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Opérations Sol Compostage Introduction au compostage à la ferme
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<p class="lead">Le compostage consiste à placer des matières organiques (MO) en tas ou dans un contenant pour les faire décomposer par des microorganismes en présence d’oxygène. C’est une technique inventée par les humains qui n’existe pas dans la nature. On cherche à en contrôler les paramètres le mieux possible. La pratique tient à la fois de “l’art” et de la science car les multiples réactions biologiques peuvent varier selon divers facteurs et celui qui fabrique du compost doit faire preuve d’intuition autant que de connaissances.</p>Décider de fabriquer du compost à la ferme est une décision qui demande mûre réflexion, car c’est une opération qui demande non seulement un bon savoir-faire, mais qui vient avec plusieurs contraintes. Les contraintes principales sont d’une part le coût du processus et de l’équipement requis, et, d’autre part, les exigences réglementaires agroenvironnementales provinciales et les exigences normatives (normes biologiques canadiennes). En général, les fermes de bonnes dimensions peuvent justifier la fabrication de compost assez facilement car, si elles utilisent des volumes appréciables, ce sera moins cher que d’acheter un compost commercial.
<p class="lead">Le compostage consiste à placer des matières organiques (MO) en tas ou dans un contenant pour les faire décomposer par des microorganismes en présence d’oxygène. C’est une technique inventée par les humains qui n’existe pas dans la nature. On cherche à en contrôler les paramètres le mieux possible. La pratique tient à la fois de “l’art” et de la science car les multiples réactions biologiques peuvent varier selon divers facteurs et la personne qui fabrique du compost doit faire preuve d’intuition autant que de connaissances.</p>Décider de fabriquer du compost à la ferme est une décision qui demande mûre réflexion, car c’est une opération qui demande non seulement un bon savoir-faire, mais qui vient avec plusieurs contraintes. Les contraintes principales sont d’une part le coût du processus et de l’équipement requis, et, d’autre part, les exigences réglementaires agroenvironnementales provinciales et les exigences normatives (normes biologiques canadiennes). En général, les fermes de bonnes dimensions peuvent justifier la fabrication de compost assez facilement car, si elles utilisent des volumes appréciables, ce sera moins cher que d’acheter un compost commercial.


L’achat de compost est certes plus simple que de le fabriquer soi-même, mais on peut parfois avoir des surprises avec du compost acheté. En effet, même si, en principe, les fabricants de compost contrôlent bien les paramètres lors du compostage, il arrive que du compost de moindre qualité soit vendu.  L’utilisation d’un tel compost, par exemple dans un mélange de terreau, peut avoir de lourdes conséquences par une salinité trop élevée qui nuit au développement des plantules. L’homogénéité d’un compost acheté n’est pas non plus garantie, mais elle est en général atteinte par les fabricants. Par contre, certains fabricants utilisent de la mousse de tourbe qui n’est pas une matière organique de bonne qualité pour renouveler la matière organique des sols québécois.
L’achat de compost est certes plus simple que de le fabriquer soi-même, mais on peut parfois avoir des surprises avec du compost acheté. En effet, même si, en principe, les fabricants de compost contrôlent bien les paramètres lors du compostage, il arrive que du compost de moindre qualité soit vendu.  L’utilisation d’un tel compost, par exemple dans un mélange de terreau, peut avoir de lourdes conséquences par une salinité trop élevée qui nuit au développement des plantules. L’homogénéité d’un compost acheté n’est pas non plus garantie, mais elle est en général atteinte par les fabricants. Par contre, certains fabricants utilisent de la mousse de tourbe qui n’est pas une matière organique de bonne qualité pour renouveler la matière organique des sols québécois.


Dans un système manuel bio intensif, l’épandage d’amendements organiques est physiquement très exigeant; la fabrication de compost à la main n’est alors pas réaliste sauf pour la gestion des résidus de conditionnement des légumes. En effet, les quantités de fumier à composter peuvent atteindre quelques dizaines de tonnes par hectare pour des légumes exigeants. Par exemple, si on obtient du fumier de bovins souvent très humide, il faut pouvoir rajouter une bonne quantité de paille et bien mélanger le tout, une tâche colossale pour qui la fait à la main. Dans une telle situation, il peut donc être préférable d’acheter un compost commercial, même s’il coûte cher, que de le faire soi-même.  Même dans un système mécanisé, certains vont préférer acheter du compost commercial, utiliser du fumier frais plutôt que du fumier composté ou maximiser l’utilisation d’engrais verts, que de fabriquer eux-mêmes du compost à la ferme.
Dans un système peu mécanisé, l’épandage d’amendements organiques est physiquement très exigeant; la fabrication de compost à la main n’est alors pas réaliste sauf pour la gestion des résidus de conditionnement des légumes. En effet, les quantités de fumier à composter peuvent atteindre quelques dizaines de tonnes par hectare pour des légumes exigeants. Par exemple, si on obtient du fumier de bovins souvent très humide, il faut pouvoir rajouter une bonne quantité de paille et bien mélanger le tout, une tâche colossale pour qui la fait à la main. Dans une telle situation, il peut donc être préférable d’acheter un compost commercial, même s’il coûte cher, que de le faire soi-même.  Même dans un système mécanisé, certaines personnes vont préférer acheter du compost commercial, utiliser du fumier frais plutôt que du fumier composté ou maximiser l’utilisation d’engrais verts, que de fabriquer elles-mêmes du compost à la ferme.


Le présent chapitre décrit le compostage en andains à la ferme utilisant des équipements agricoles communs: un épandeur, un tracteur, un chargeur frontal, ainsi qu’un retourneur pour les volumes plus importants.
Le présent chapitre décrit le compostage en andains à la ferme utilisant des équipements agricoles communs : un épandeur à fumier, un tracteur, un chargeur frontal ainsi qu’un retourneur pour les volumes plus importants.


Une courte section dans ''La culture biologique des légumes'' de Denis La France (2010), (p. 94-103) résume les bases du compostage. On trouve en ligne le ''On-Farm Composting Handbook'' de Rynk ''et al''., un guide élaboré aussi dédié au compostage à la ferme. Le premier livre en français sur le compostage, ''Compost, théorie et pratiques'' de Jacques Petit reste très utile, de même que ''La fertilisation organique des cultures'' de Jobin et Petit (2005, p 27-31). Les retournements intensifs prônés dans ce dernier ouvrage sont toutefois peu adaptés à la ferme légumière.
Une courte section dans ''[https://www.editionsberger.com/fr/agriculture/la-culture-biologique-des-legumes La culture biologique des légumes]'' (La France, 2010; p. 94-103) résume les bases du compostage. On trouve en ligne le ''[https://ecommons.cornell.edu/handle/1813/67142 On-Farm Composting Handbook]'' (Rynk ''et al''., 1992), un guide élaboré aussi dédié au compostage à la ferme. Le premier livre en français sur le compostage au Québec, ''[[Opérations Sol Compostage Références|Compost, théorie et pratiques]]'' (Petit, 1988) reste très utile, de même que ''[https://www.agrireseau.net/agriculturebiologique/documents/Brochure%20fertilisation15nov.pdf La fertilisation organique des cultures]'' (Jobin et Petit, 2005; p. 27-31). Les retournements intensifs prônés dans ce dernier ouvrage sont toutefois peu adaptés à la ferme légumière.


Il existe une grande diversité de systèmes de compostage, de systèmes passifs, avec compostage long et peu d’interventions, jusqu’à des systèmes sophistiqués impliquant retournements fréquents, aération forcée, ou agitation en continu. Pour plus de détails sur ces autres systèmes, les intéressés pourront consulter Rynk et al., 2021, ''The Composting Handbook'', un ouvrage très complet sur le sujet.
Il existe une grande diversité de systèmes de compostage, des systèmes passifs, avec compostage long et peu d’interventions, jusqu’aux systèmes sophistiqués impliquant retournements fréquents, aération forcée, ou agitation en continu. Pour plus de détails sur ces autres systèmes, les intéressé·es pourront consulter ''[https://www.elsevier.com/books/the-composting-handbook/rynk/978-0-323-85602-7 The Composting Handbook]'', (Rynk ''et al.'', 2021), un ouvrage très complet sur le sujet.


Des cours sur le compostage avec Denis la France sont au programme l’hiver au CETAB+.
« Dès que l’on fabrique du compost, il faut mécaniser la ferme. Il faut un tracteur, un chargeur et un épandeur. Pour moi, c’est indispensable. »
Jamie Quinn, La Terre Bleue (2009)





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Production


Les auteurs à l'origine du contenu de cette page sont :

La France, D. et Duval, J. (2022).

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Le compostage consiste à placer des matières organiques (MO) en tas ou dans un contenant pour les faire décomposer par des microorganismes en présence d’oxygène. C’est une technique inventée par les humains qui n’existe pas dans la nature. On cherche à en contrôler les paramètres le mieux possible. La pratique tient à la fois de “l’art” et de la science car les multiples réactions biologiques peuvent varier selon divers facteurs et la personne qui fabrique du compost doit faire preuve d’intuition autant que de connaissances.

Décider de fabriquer du compost à la ferme est une décision qui demande mûre réflexion, car c’est une opération qui demande non seulement un bon savoir-faire, mais qui vient avec plusieurs contraintes. Les contraintes principales sont d’une part le coût du processus et de l’équipement requis, et, d’autre part, les exigences réglementaires agroenvironnementales provinciales et les exigences normatives (normes biologiques canadiennes). En général, les fermes de bonnes dimensions peuvent justifier la fabrication de compost assez facilement car, si elles utilisent des volumes appréciables, ce sera moins cher que d’acheter un compost commercial.

L’achat de compost est certes plus simple que de le fabriquer soi-même, mais on peut parfois avoir des surprises avec du compost acheté. En effet, même si, en principe, les fabricants de compost contrôlent bien les paramètres lors du compostage, il arrive que du compost de moindre qualité soit vendu.  L’utilisation d’un tel compost, par exemple dans un mélange de terreau, peut avoir de lourdes conséquences par une salinité trop élevée qui nuit au développement des plantules. L’homogénéité d’un compost acheté n’est pas non plus garantie, mais elle est en général atteinte par les fabricants. Par contre, certains fabricants utilisent de la mousse de tourbe qui n’est pas une matière organique de bonne qualité pour renouveler la matière organique des sols québécois.

Dans un système peu mécanisé, l’épandage d’amendements organiques est physiquement très exigeant; la fabrication de compost à la main n’est alors pas réaliste sauf pour la gestion des résidus de conditionnement des légumes. En effet, les quantités de fumier à composter peuvent atteindre quelques dizaines de tonnes par hectare pour des légumes exigeants. Par exemple, si on obtient du fumier de bovins souvent très humide, il faut pouvoir rajouter une bonne quantité de paille et bien mélanger le tout, une tâche colossale pour qui la fait à la main. Dans une telle situation, il peut donc être préférable d’acheter un compost commercial, même s’il coûte cher, que de le faire soi-même.  Même dans un système mécanisé, certaines personnes vont préférer acheter du compost commercial, utiliser du fumier frais plutôt que du fumier composté ou maximiser l’utilisation d’engrais verts, que de fabriquer elles-mêmes du compost à la ferme.

Le présent chapitre décrit le compostage en andains à la ferme utilisant des équipements agricoles communs : un épandeur à fumier, un tracteur, un chargeur frontal ainsi qu’un retourneur pour les volumes plus importants.

Une courte section dans La culture biologique des légumes (La France, 2010; p. 94-103) résume les bases du compostage. On trouve en ligne le On-Farm Composting Handbook (Rynk et al., 1992), un guide élaboré aussi dédié au compostage à la ferme. Le premier livre en français sur le compostage au Québec, Compost, théorie et pratiques (Petit, 1988) reste très utile, de même que La fertilisation organique des cultures (Jobin et Petit, 2005; p. 27-31). Les retournements intensifs prônés dans ce dernier ouvrage sont toutefois peu adaptés à la ferme légumière.

Il existe une grande diversité de systèmes de compostage, des systèmes passifs, avec compostage long et peu d’interventions, jusqu’aux systèmes sophistiqués impliquant retournements fréquents, aération forcée, ou agitation en continu. Pour plus de détails sur ces autres systèmes, les intéressé·es pourront consulter The Composting Handbook, (Rynk et al., 2021), un ouvrage très complet sur le sujet.




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