Avantages et désavantages du compostage à la ferme

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Les auteurs à l'origine du contenu de cette page sont :

La France, D. et Duval, J. (2022).

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Un compostage à la ferme bien fait offre plusieurs avantages qui se traduisent par l’obtention d’un compost de qualité :

  • destruction partielle des graines de mauvaises herbes et des pathogènes;
  • dans les fumiers à composter, destruction partielle d’antibiotiques et de médicaments comme des hormones, des stéroïdes, des vermifuges, et autres contaminants qu’ils contiennent;
  • concentration des minéraux;
  • diminution des volumes à transporter et à épandre dans le cas du fumier composté;
  • amélioration des conditions sanitaires des sols et des cultures (Hoitink et Grebus, 1994).

Enfin, un avantage de fabriquer son propre compost à la ferme est d’avoir une façon de traiter les résidus organiques de toutes sortes, issus des champs, des installations de conditionnement des légumes, des fumiers produits à la ferme ou achetés, et ainsi de contrôler dans une bonne mesure la qualité du produit fini.

Les désavantages du compostage à la ferme sont toutefois importants :

  • le travail requis pour la mise en andain et le retournement est laborieux, particulièrement pour les fermes qui ne peuvent pas s’équiper d’un retourneur à compost. Selon les matériaux de base, quelques retournements peuvent être nécessaires, bien que, habituellement, un brassage et un retournement suffisent;
  • il y a parfois des problèmes d’odeurs en cours de compostage qui peuvent déranger le voisinage;
  • il y a souvent des pertes d’azote principalement par volatilisation de NH3, surtout lors des retournements ou s’il manque de carbone facilement assimilable dans le mélange. Les pertes d’azote constituent un désavantage de taille car cet élément est très limitant en agriculture biologique;
  • des pertes de méthane (gaz à effet de serre) se produisent dans les zones anaérobies des andains;
  • si on composte des matériaux contenant des métaux lourds, le compostage va en augmenter la concentration;
  • si la matière première pour le compostage est du fumier, il y a l’obligation environnementale de détenir un Plan agroenvironnemental de fertilisation (PAEF), autant pour l'entreprise qui reçoit que celle qui fournit.

Enfin, un dernier désavantage est le coût élevé du compostage à la ferme. Selon une étude de 2019, le coût des opérations se situe entre 14 et 18 $ la tonne de fumier à composter, sans tenir compte de l’achat de la matière première, ni du géotextile pour protéger le tas (Bolduc, 2019). Dans une publication du CRAAQ de 2016, le coût du compostage réalisé à la ferme variait de 35 $ à plus de 100 $ la tonne selon la méthode et les matériaux employés (Beauregard, Duval et Grondines, 2016). Comme un fumier perd souvent la moitié de sa masse lors du compostage, il peut être plus intéressant de réaliser le compostage sur la ferme d’origine du fumier que d’importer le fumier (donc de s’entendre avec l’éleveur·se) pour réduire les frais de transport.


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