Techniques spéciales de compostage
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La France, D. et Duval, J. (2022).
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lombricompostage
Il existe un procédé dit lombricompostage, sans phase thermophile, où on ajoute graduellement des matériaux qui sont consommés par des vers à fumier (Eisenia fetida, E. andrei, entre autres). La transformation en boulettes fécales est rapide. Le lombricompostage est un procédé plus dispendieux que le compostage habituel. La destruction d’organismes par les températures élevées n’a pas lieu et la séquence de décomposition ne suit pas les trois phases normales du compostage décrites auparavant. Le procédé libère possiblement une quantité appréciable de protoxyde d'azote (N2O), un puissant gaz à effet de serre (Frederikson et Howell, 2003).
La teneur en éléments du produit final, le lombricompost, varie selon ce qui est utilisé pour nourrir les vers de terre. Au Québec, des matériaux communs pour le lombricompostage sont les fumiers, les copeaux d’élagage, les résidus marins et les écorces de conifères. Les mêmes matières interdites pour le compostage en agriculture biologique (p. ex. les boues de papetières), sont aussi interdites pour le lombricompostage. Cette technique est souvent très populaire là où la main-d’œuvre est très bon marché, comme en Inde. Le coût des lombricomposts est généralement très élevé. En 2022, il était de l’ordre de 700 à 900$ pour 1500 litres, livraison incluse (Denis La France, communication personnelle).
On peut généraliser en disant qu’une dose de lombricompost aura plus d’effets sur une culture que la même dose de compost, car les nutriments sont sous des formes très assimilables par les plantes. Des doses de 2 à 10 t/ha ont démontré des effets intéressants (Edwards et al., 2011). Certains utilisent aussi un extrait obtenu en arrosant le lombricompost et en récupérant le lixiviat. Un thé de compost fabriqué à partir de lombricompost va avoir une composition microbienne plus constante qu’avec tout autre type de compost.
compostage de feuilles
Les feuilles d’arbres issues de la collecte d’automne constituent un matériau de grande qualité pour le compostage. Elles comportent cependant certains risques, dont la présence de nouvelles mauvaises herbes ou de maladies issues des jardins domestiques. La réglementation environnementale exige la livraison en vrac ou en sacs papier et limite la présence à 500 m3. Pour de plus grandes quantités il faut obtenir un certificat d‘autorisation (CA).
La procédure la plus simple est de laisser les feuilles être humectées par l’hiver puis de les composter au printemps avec un ajout d’azote peu élevé. Il est aussi possible d’utiliser la méthode traditionnelle de fabrication de terreau de feuilles (“leaf mold”) en les laissant décomposer de façon passive. Il convient de les conserver bien humides et d’éviter les sites avec chiendent. Pour les fermes ayant des taux de phosphore élevés, les feuilles compostées ont des taux d’azote appréciables et des taux de phosphore plutôt bas.
compostage de légumes déclassés et résidus de légumes
Une entreprise maraîchère a développé une excellente méthode pour composter les déchets de conditionnement et légumes déclassés, malades, etc. On y met en andain plat des copeaux d’élagage à C/N élevé sur 4 m de large par environ 80 cm de haut. On y jette les déchets et de temps à autre on passe avec un rotoculteur ou une herse à disques pour les incorporer au tas. Les liquides libérés sont absorbés par les copeaux et le tout se mouille graduellement. Lorsque le mélange atteint un état approprié, il est passé dans un épandeur et composté. Pour minimiser les risques de transmission de maladies, ce compost est épandu dans des sols non-utilisés pour les légumes. On pourrait aussi l’épandre au début d’une séquence de 3 ans de foin dans la rotation.
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