Produits insecticides, répulsifs et lutte biologique

De Wiki maraîcher
Aller à :navigation, rechercher

Portail - Opérations

Sommaire du guide


Plusieurs produits sont disponibles pour lutter contre les insectes  Il faut les appliquer lorsque les abeilles ne sont pas actives, c'est-à-dire tôt le matin ou le soir. Certains insectes de champ peuvent aussi être contrôlés à l’aide de la lutte biologique.

Principaux insecticides et répulsifs

Les différents produits et substances disponibles sont présentés au tableau 1.

Tableau 1. Principaux insecticides et répulsifs disponibles en agriculture biologique1

Matière active Produit commercial Caractéristiques
Ail (non homologué) Garlic Barrier Agit en tant que répulsif contre les chenilles des crucifères, les limaces, la mouche du chou. Répulsif aussi contre les rongeurs, les oies et les chevreuils.
Beauveria bassiana (Botanigard) Efficace contre les aleurodes, ,les pucerons et les thrips. Bien que non homologué contre la punaise terne et le doryphore, certaines recherches indiquent que ce produit aurait une certaine efficacité.
Bacillus thurigiensis var. Kurstaky (Btk) BioProtec, Dipel Homologué pour la lutte contre la pyrale du maïs, la fausse arpenteuse du chou, la piéride du chou, la fausse-teigne des crucifères, la pyrale du tournesol, la noctuelle des tomates et le sphinx de la tomate. Ce produit est efficace seulement contre les stades larvaires.
Dioxide de silice (terre diatomée) Efficace contre plusieurs insectes si elle est bien appliquée. Idéalement, une poudreuse électrostatique est requise charger électriquement les particules. Ne pas utiliser de la terre diatomée pour les piscines, car elle est toxique.
Kaolin (voir Boisclair et al.) Surround Le kaolin forme une pellicule qui protège la plante contre certains insectes. Il est homologué pour la lutte contre la punaise terne (pour les fruits à pépins), les cicadelles de l’aster et de la pomme de terre (pour plusieurs légumes) et la chrysomèle rayée du concombre. Il est efficace contre les insectes à corps mou comme le puceron ou le thrips, mais n’est pas homologué pour cet usage.

Attention ! Seul le feuillage couvert de kaolin est protégé. En période de forte croissance, il est difficile de protéger le nouveau feuillage à temps.

Neem (homologation à venir) Les produits à base de neem sont sous forme d'extrait soit sous forme d'huile. Selon le mode de préparation (extraction à l'eau ou à l'alcool ou pressage à froid pour extraction de l'huile), différents composés actifs sont obtenus. Par conséquent l'efficacité du produit varie beaucoup (pour plus d'information, voir Caldwell et al. 2005).

Les observations sur le terrain indiquent que:

  • l'huile de neem serait efficace contre le chancre gomeux en serre;
  • certains extraits de neem seraient efficaces contre les thrips, les tétranyques, les chrysomèles, les pucerons, la cécidomyie du chou-fleur et la mouche du chou. Dans plusieurs, l'insecte de meurt pas mais arrête de se nourrir..

Certaines recherches indiquent que le neem est efficace contre les chenilles des crucifères, la chrysomèle, la cécidomyie du chou-fleur, les altises, les larves de doryphore, la tétranyque, les cicadelles, les pucerons et le blanc.

Pyrèthre2 Trounce (0,2 % de pyrèthre), Pyrocide/Bo-fruit (20 % de pyrèthre, non homologué) Tue un grand nombre d’insectes (peu sélectif); à éviter dans la mesure du possible. Il faut que l’insecte soit en contact avec le produit. Le produit n’a aucune rémanence.
Roténone Tue tous les insectes (non sélectif). Peu de rémanence. N’est plus homologué depuis 2009.
Savon insecticide Safer’s, Opal Tue les insectes à corps mou (pucerons, cochenilles, tétranyques, larves de cicadelles et de punaises ternes).
Spinosad Entrust Homologué pour la lutte contre le doryphore de la pomme de terre, la pyrale du maïs, l’arpenteuse du chou, la piéride du chou, la fausse-teigne des crucifères, l’altise des crucifères. Également efficace contre la teigne du poireau et la cécidomyie du chou-fleur, mais non homologué pour la lutte contre ces deux insectes.

Notes

  1. Les produits mentionnés sont homologués à moins d’indication contraire dans le texte.
  2. Le End-All contient aussi du pyrèthre. Ce produit ne peut pas être utilisé, car il est à base d’huile pouvant être obtenue à partir de grains OGM. Il pourrait être utilisé si le fournisseur peut garantir que l’huile utilisée de provient pas de grains OGM.

Lutte biologique en champ

Un bulletin très détaillé portant sur la lutte biologique en serre est disponible sur le site du RAP (Lambert, 2000). L’information présentées ci-dessous ne concerne que la lutte biologique en champ. Au champ, il peut être intéressant au préalable d’évaluer les populations naturelles de prédateurs qui sont présentes. Cela peut se faire lors du dépistage. Les principaux agents de lutte sont présentés au tableau 2.

Tableau 2. Agents de lutte biologique à introduire au champ

Insectes à contrôler Insectes et acariens utiles disponibles sur le marché
Pucerons Coccinelles : elles sont très efficaces.

Chrysopes1 : ces insectes prédateurs assez généralistes (s’attaquent aussi aux thrips et aux tétranyques) semblent intéressants en champ, car ils démontrent une bonne efficacité entre 12 et 35 °C.

Plusieurs insectes bénéfiques disponibles commercialement et utilisés en serre, tels que Aphidius et Aphidoletes aphidimyza, peuvent aussi être utilisés en champ1. Ces insectes sont intéressants, car ils sont peu mobiles. Contrairement aux coccinelles, ils ne quittent pas le champ lorsque la population de pucerons est faible.

Tétranyques ou acariens phytophages Phytoseiullus persimillis1 : à utiliser en traitement curatif. Il n’a pas de source de nourriture alternative. Il perd son efficacité lorsque la température est élevée et l’humidité relative faible.

Amblyseius fallaci1 : ce prédateur est efficace en champ entre 9 et 32 °C. Il peut aussi se nourrir de pollen, si bien qu’on peut l’utiliser en prévention lorsque les populations de tétranyques sont faibles. Il résiste à l’hiver et peut rester dans le champ plusieurs années.

Amblyseius californicus : similaire à Amblyseius fallacis, mais ne résiste pas à l’hiver. Sans nourriture, il peut survivre plus longtemps que Amblyseius fallacis.

Feltiella acarisuga : reste actif par temps froid (printemps et automne). Il peut voler et détecter les foyers d’infestation lorsqu’il vole.

Insectes qui ont un stade dans le sol : larves de coléoptères (altise, ver fil de fer, hanneton, chrysomèle), larves de lépidoptères (exemples : ver gris, carpocapse de la pomme), larves ou asticots de diptères (mouche du chou, de l’oignon ou de la carotte, sciaride) Nématodes (Steinenerma carpocapsae, Steinenerma feltiae, Heterorhabditis bacteriophora) : sensibles à la sécheresse, leur efficacité est variable selon les conditions environnementales. Comme les nématodes attaquent un grand nombre d’insectes différents dans le sol, on peut s’interroger à propos de leur impact sur l’équilibre écologique su sol.
Pyrale du maïs (voir Jean, 2008) Trichogrammes : il est important des les introduire au bon moment, c’est-à-dire au début de la ponte de la pyrale, car ils pondent leurs œufs dans les œufs de pyrale. Pour connaître ce moment critique, l’utilisation de pièges (voir Villeneuve, 2007), ou encore le suivi des avertissements phytosanitaires du RAP s’avèrent nécessaires. Après l’éclosion des œufs de pyrale, l’introduction de trichogrammes est inutile, car ils n’ont aucun effet sur les larves. Pour le poivron, l’espèce de trichogramme à privilégier est Trichogramma ostrinia.

Notes

  1. Jean-Paul Soucy, agr., Plant Prod (communication personnelle)

Mots clés : Aucun mot clé

Une réalisation de

Centre d'expertise et de transfert en agriculture biologique et de proximité
Coopérative pour l'agriculture de proximité écologique
L'Odyssée bio de Gigi
Procédurable