Guide 03-03-03
Guide 03-03-03
Le contenu qui suit est issu de :
Weill, A. et J. Duval. (2009). Guide de gestion globale de la ferme maraîchère biologique et diversifiée. Équiterre.
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La transplantation peut être manuelle pour de petites superficies. Dans ce cas, il est intéressant de marquer les rangs et l’endroit où planter les légumes sur le rang (Figure 1). De bons outils permettent d’améliorer la qualité et la rapidité de la transplantation. Une étape importante est de bien raffermir le sol pour rétablir la capillarité et assurer un excellent contact avec les racines. On le presse avec le pied autour des plants tout en utilisant le poids du corps.
« Pour le moment, sur notre ferme, la transplantation est manuelle. Nous voulons acheter un transplanteur, mais nous cherchons encore un modèle adapté à nos conditions. En effet, nos champs sont en pente. Si la distance entre le transplanteur et le tracteur est trop grande, dans les dévers, le transplanteur est décalé par rapport au tracteur et les transplants ne sont pas mis au bon endroit.
Notre technique manuelle est la suivante :
- passage d’un rouleau-traceur pour marquer l’emplacement des rangs et des plants sur le rang;
- plantation et arrosage manuel à l’aide d’une citerne tirée par un tracteur. »
« Le transplanteur nécessite beaucoup de temps de préparation (remplir le réservoir d'eau, ajuster l'espacement, atteler le tracteur, charger les plateaux) et nous trouvons qu'il est plus intéressant de planter les petites superficies à la main. D'autre part, lorsque le sol est trop humide pour utiliser les machines, nous plantons manuellement. »
Toutefois, plusieurs producteurs considèrent qu’un transplanteur vaut la peine même pour de petites superficies. La transplantation est beaucoup plus rapide, ce qui améliore grandement leur qualité de vie.
« Nous avons acheté l’un des modèles de transplanteur les moins chers (1 200 $ à l’état neuf). Il s’agit d’un transplanteur mécanique à un rang. Nous avons gagné énormément en efficacité. Cela nous permet de bien gérer les périodes difficiles, lorsqu’il n’est pas possible d’aller au champ pendant quelques jours et que l’on se retrouve avec un surcroît de travail par après. »
Transplanteurs
Il existe plusieurs types de transplanteurs. Les facteurs à considérer lors de l’acquisition d’un transplanteur sont :
- sa versatilité (capacité de planter des transplants de différentes tailles à différents espacements);
- la rapidité de plantation;
- la main-d’œuvre requise pour l’opérer.
Les transplanteurs sont munis d’un soc ouvre-sillon, d’un système de placement des transplants et de roues plombeuses pour bien raffermir le sol autour de ceux-ci afin d’assurer un bon contact entre le sol et les racines. De plus, il y a généralement une citerne d’eau pour arroser les transplants immédiatement après la mise en terre.
Transplanteurs à disques
Avec ce type de transplanteur, les transplants sont mis en terre par deux disques (Figure 2). Un tel transplanteur est versatile, car il peut être utilisé pour des transplants de différentes tailles, sans aucun ajustement. Il permet aussi de planter les transplants à racines nues.
« Notre transplanteur à disques est de marque Powell. Il permet de mettre en terre des transplants de tailles variées et même des transplants à racines nues sans à avoir à réajuster le transplanteur chaque fois. Les transplanteurs à godets ne sont pas aussi versatiles. Par contre, la compagnie Powell a fait faillite, et on ne peut pas trouver de pièces de remplacement. Nous l’utilisons pour transplanter deux ou trois rangs par planche. La transplantation sur paillis plastique (en général un rang par planche) est manuelle. »
Transplanteurs à pinces
Avec ce type de transplanteur, un système de pinces tient le plant et dépose les racines dans le sillon (Figure 3). Les plants peuvent être à racines nues ou en motte.
« Le transplanteur à pinces est plus versatile que le transplanteur à disques. Il permet de transplanter des mottes plus grosses. De plus, la distance entre les plants est uniforme. »
« Nous utilisons un transplanteur à pinces. L’idéal serait d’avoir un transplanteur à godets, mieux adapté pour les grandes surfaces car plus rapide, mais il coûte plus cher. »
Transplanteurs à godets
Avec ce type de transplanteur, les transplants sont placés dans des godets (Figure 4). Ces derniers laissent tomber les transplants dans le sillon. Ce transplanteur est plus coûteux et est plutôt utilisé par les fermes qui ont de grandes superficies à planter.
Transplanteur à poinçons
Le transplanteur à poinçons (Figure 5) est équipé de grosses roues dotées de pointes en métal qui font des trous dans le sol. Les trous se remplissent d’eau et l’opérateur y dépose les transplants. Un tel transplanteur fonctionne dans le paillis de plastique.
« Nous utilisons un transplanteur Waterwheel à deux rangs (Rainflow 1600). Il s'agit d'un transplanteur conçu pour semer dans un paillis de plastique, mais nous l'utilisons aussi en l’absence de paillis. Les avantages de ce transplanteur sont les suivants :
- il est doté de grands réservoirs d’eau;
- le design est très simple avec très peu de mécanique; il y a donc peu de risques de bris;
- il peut être utilisé avec toutes sortes de transplants;
- il est versatile : utilisable avec un paillis de plastique ou pour planter directement dans le sol (ce qui ne fonctionnerait peut-être pas en sol argileux).
Ses désavantages :
- il offre peu de souplesse quant au choix de l'espacement entre les plants sur le rang;
- les ouvertures pour l'eau ont tendance à se boucher et un nettoyage est nécessaire à l’occasion;
- il est plus lourd qu'un transplanteur mécanique; étant monté sur l'attache trois-points du tracteur, il nécessite un tracteur plus gros. Il existe toutefois un modèle tiré pour les tracteurs plus petits;
- il est plus cher qu’un transplanteur mécanique. »
Mise en terre des transplants
L’arrosage doit se faire à la transplantation ou immédiatement après (dans un délai de deux heures), surtout s’il fait chaud. Mieux vaut transplanter moins de plants et s’assurer de les arroser. Idéalement, la masse racinaire doit être mouillée au moment de la transplantation.
Voici quelques recommandations pour optimiser le travail au champ :
- saturer le terreau avant de transporter les transplants au champ (ces derniers doivent avoir suffisamment de racines pour éviter qu’elles se séparent du terreau lorsque l’on tire dessus). Cela minimise le choc de transplantation, d’autant plus que les mottes de terreau peuvent être difficiles à mouiller une fois au champ;
- bien identifier les contenants de transplants et bien les disposer sur le chariot afin d’éviter tout risque de mélange;
- avoir un bon plan de champ avec soi;
- prévoir une manière de remplir rapidement le réservoir d’eau;
- préparer et calibrer le transplanteur avant de commencer. Le calibrage doit être fait sur le même type de sol et la même préparation de terrain que là où se fera la transplantation, et avec les employés qui seront sur le transplanteur;
- prendre le temps de s’arrêter pour vérifier la qualité de la transplantation, et ce, pour chaque espèce ou variété;
- au besoin, prévoir une protection contre le soleil pour les plants en attente d’être transplantés (ombrière) ;
- il est possible d’inclure un fertilisant (algue ou fertilisant riche en phosphore) dans l’eau du réservoir.
Plusieurs producteurs travaillent le sol superficiellement après la transplantation, ce qui limite la remontée capillaire de l’eau et diminue le dessèchement du sol sous la couche travaillée.
« Après la transplantation, nous passons rapidement un sarcleur de type buddingh à cage pour diminuer l’évaporation de l’eau du sol. Puis, dès que les transplants sont assez enracinés, nous passons le peigne. »
Certains producteurs passent un rouleau en avant du tracteur afin d’avoir des planches très uniformes et plates.
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