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* choix de l’espacement entre les rangs de légumes et entre les plants sur le rang en fonction de la machinerie et de la densité de légumes recherchée; | * choix de l’espacement entre les rangs de légumes et entre les plants sur le rang en fonction de la machinerie et de la densité de légumes recherchée; | ||
* calcul de la longueur des rangs nécessaire pour chaque légume en fonction du rendement et de l’espacement choisi; | * calcul de la longueur des rangs nécessaire pour chaque légume en fonction du rendement et de l’espacement choisi; | ||
* calcul de la longueur des planches nécessaire, le cas échéant (pour en savoir plus, voir la section | * calcul de la longueur des planches nécessaire, le cas échéant (pour en savoir plus, voir la section[[Guide 04-02-01|''Planches'']]). | ||
L’information nécessaire à la réalisation de ces quatre étapes est présentée dans les pages qui suivent en utilisant un exemple fictif de ferme en production ASC. Un guide portant spécifiquement sur la planification des cultures en production ASC (Brisebois et Thériault, 2010) est aussi publié par la ''Canadian Organic Growers'' (COG). | L’information nécessaire à la réalisation de ces quatre étapes est présentée dans les pages qui suivent en utilisant un exemple fictif de ferme en production ASC. Un guide portant spécifiquement sur la planification des cultures en production ASC (Brisebois et Thériault, 2010) est aussi publié par la ''Canadian Organic Growers'' (COG). |
Version du 2022-06-26 à 11:49:54
Portail - Opérations
Le point de départ de la planification de la production au champ est l’estimation des volumes à produire. Cette évaluation peut être relativement simple lorsqu’il s’agit de la vente de légumes sur les marchés de gros ou de détail. Elle est plus difficile lorsqu’il s’agit d’un système de production ASC à cause du nombre important de légumes produits et des cueillettes plus fréquentes. Le but de ce chapitre est de faciliter l’évaluation des superficies nécessaires pour chaque légume en fonction des volumes à produire, des rendements escomptés et de l’espacement entre les plantes.
Cette planification, qui nécessite un plan de ferme précis, peut se faire en quatre étapes une fois les volumes de production décidés :
- estimation des rendements des légumes sur la ferme;
- choix de l’espacement entre les rangs de légumes et entre les plants sur le rang en fonction de la machinerie et de la densité de légumes recherchée;
- calcul de la longueur des rangs nécessaire pour chaque légume en fonction du rendement et de l’espacement choisi;
- calcul de la longueur des planches nécessaire, le cas échéant (pour en savoir plus, voir la sectionPlanches).
L’information nécessaire à la réalisation de ces quatre étapes est présentée dans les pages qui suivent en utilisant un exemple fictif de ferme en production ASC. Un guide portant spécifiquement sur la planification des cultures en production ASC (Brisebois et Thériault, 2010) est aussi publié par la Canadian Organic Growers (COG).
Rendements moyens des légumes
Le tableau 1 présente des rendements moyens obtenus en agriculture biologique et en agriculture conventionnelle, compilés à partir de plusieurs références. On constate qu’ils varient d’une source à l’autre. Plusieurs facteurs peuvent limiter les rendements en maraîchage biologique diversifié :
- la difficulté d’apporter une fertilisation adéquate tout en respectant la réglementation environnementale;
- l’irrégularité de l’irrigation quand plusieurs cultures différentes se retrouvent sur une même largeur d’irrigation (irrigation par aspersion);
- la difficulté de contrôler les ravageurs, les maladies et les mauvaises herbes, ce qui peut entraîner un déclassement parfois important des légumes;
- l’impossibilité d’être efficace pour tous les aspects de la production lorsque l’on produit un grand nombre de légumes différents et qu’il n’est pas possible de se spécialiser;
- la difficulté de synchroniser la maturité des légumes et les besoins du marché. Ainsi, au moment de préparer les paniers ASC, il arrive qu’un légume ait dépassé le stade de maturité souhaité et ne puisse plus être utilisé (exemples : épinards qui montent trop vite en graine, chou-rave devenu trop ligneux, etc.);
- des problèmes viraux ou de dégénérescence lorsque des semences d’ail et de pommes de terre produites sur la ferme sont utilisées;
- des semis très précoces et très tardifs réalisés dans l’espoir d’avoir une récolte, mais avec un risque élevé d’échec ou de faibles rendements;
- l’impossibilité de choisir un espacement idéal pour chaque culture comme le font ceux qui produisent des légumes sur de grandes superficies;
- la consommation personnelle qui n’est pas toujours comptabilisée.
Il est toutefois possible d’obtenir de bons rendements, tel que le démontrent les données de la ferme Le Vallon des Sources (Tableau 1). Ces rendements ont été évalués en 2008, une année qui n’a pas été facile sur le plan climatique.
Les rendements à l’hectare peuvent être très élevés sur les petites fermes non mécanisées et très bien gérées, car il est possible d’optimiser la densité de semis et de plantation. La pratique de cultures successives sur une même parcelle peut aussi permettre d’augmenter les rendements. La ferme Les Jardins de la Grelinette, qui utilise entre autres la formule ASC, offre un bon exemple de maraîchage intensif sur une petite superficie. L’entreprise produit 110 paniers sur 0,8 hectare (soit l’équivalent de 138 paniers à l’hectare), alors que la moyenne pour les fermes mécanisées se situe autour de 80 paniers à l’hectare. L’évaluation du rendement en nombre de paniers est toutefois imprécise, car le contenu des paniers peut varier d’une ferme à l’autre.
Lorsque les fermes sont mécanisées, tout doit être pensé en fonction du désherbage mécanique qui doit être le plus facile et le plus rapide possible. On tend alors à garder un espacement suffisamment grand entre les rangs et à l’uniformiser pour pouvoir sarcler sans avoir à réajuster trop souvent les appareils de désherbage.
Tableau 1. Rendements moyens de quelques légumes en production biologique et conventionnelle
Rendements
(t/ha ou kg/10 m2) |
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Légumes | Production biologique (Denis La France, communication personnelle) |
Production biologique (rendements vendus en 2008, Le Vallon des Sources) |
Production conventionnelle, État de New York (Reiner, 2000) |
Production convention-nelle (Maynard et Hochmuth, 1997) | Production conventionnelle (New England Vegetable Management Guide 2004-2005) | |
Ail | 5-10 | 7 | ||||
Asperge | 2 | 3,8 | 2,2 | 2.8 | ||
Aubergine | 15 | 28 (serres) | 22 | 28 | 22 | |
Betterave | 20 | 22,7 | 27 | 15 | ||
Brocoli | 10 | 9 | 14 | 9,5 | ||
Carotte | 30 | 41 | 29 | 36 | 32 | |
Chou chinois | 20 | 17 | 20 | |||
Chou de Bruxelles | 9 | 5,5 | 11 | 21 | ||
Chou-fleur | 15 | 14 | 16 | 11 | ||
Chou vert | 35 | 39 | 38 | 40 | 23 | |
Chou-rave | 22 | |||||
Citrouille | 20 | 33 | 28 | |||
Concombre | 15 | 24 | 20 | 12 | ||
Courge d'été | 16,5 | 20 | 22 | |||
Courge d'hiver | 25-40 | 33 | 26 | |||
Courgette | 20 | 25,5 | ||||
Épinard | 6 | 3,5 | 9 | 15 | 8 | |
Haricot | 5-8 | 8 | 6,6 | 6 | 4,4 | |
Laitue (feuilles) | 18-26 | 26 | 27-35 | 26 | ||
Maïs sucré | 9 | 12 | 12 | |||
Melon | 15 | 16 | 22 | 15 | ||
Melon d'eau | 20 | 32,3 | 22 | 24 | ||
Navet | 20 | 24 | 22 | |||
Oignon | 30 | 7,7 (mildiou) | 37 | 49 | 34 | |
Oignon à botteler | 20 | |||||
Panais | 15 | 18 | 14 | |||
Poireau | 20 | 9 (maladie) | 18 | |||
Pois mange-tout | 7 | 6,8 | 7 | 3,3 | ||
Poivron vert | 13-30 | 30 | 22 | 29 | ||
Pomme de terre | 25-30 | 28 | 33 | 28 | ||
Radis | 2,7 | 7 | 13 | |||
Rutabaga | 20 | 19,5 | 22 | |||
Verdure (chou kale, moutarde, etc.) | 13 | |||||
Tomate | 15-30 | 32 | 22 | 33 | 19 |
Évaluation des rendements
Quand on débute en production maraîchère, on peut planifier sa production en se basant sur les rendements moyens. Une fois la production démarrée, il est toutefois important d’évaluer ses propres rendements au champ ainsi que les principaux coûts de production (en particulier le coût de la main-d’œuvre pour le désherbage et la récolte, car ce sont des postes de dépenses importants). Dans certains cas, il peut s’avérer plus économique d’acheter certains légumes que de les produire soi-même. Par exemple, plusieurs fermes n’arrivent pas à désherber adéquatement les carottes, ce qui entraîne des rendements faibles et un coût de main-d’œuvre élevé pour le désherbage manuel. Dans ce cas, il s’ensuit facilement une perte monétaire.
L’évaluation des rendements est assez simple puisqu’il suffit de peser les légumes récoltés pour une superficie donnée. Il faut toutefois faire attention à la variabilité dans le champ et effectuer suffisamment d’échantillonnages pour avoir des données fiables. De plus, il faut distinguer le rendement total du rendement commercialisable quand le déclassement n’est pas négligeable.
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