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Version du 2022-12-13 à 08:53:38
Le contenu qui suit est issu de :
Weill, A. et J. Duval. (2009). Guide de gestion globale de la ferme maraîchère biologique et diversifiée. Équiterre.
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Semis des transplants
Le semis direct dans les multicellules doit être fait avec des semences ayant un haut taux de germination. Les semences peuvent être enrobées pour faciliter le semis. Pour la plupart des espèces, il est recommandé de ne pas conserver les semences pendant plus d’un an.
Le semis de surface est adéquat pour la majorité des espèces. L’utilisation d’un poinçon qui permet de faire une légère dépression au milieu de la cellule est toutefois recommandée, car cela assure de bien positionner la semence. Cette opération est très importante pour les crucifères afin de faciliter leur enracinement initial. Les trous de semis peuvent être faits à l’aide d’un objet pointu afin de ne pas compacter le terreau. Il est aussi possible d’utiliser un gabarit avec des goujons, en le pressant délicatement contre le terreau. Une brosse souple peut aussi être utilisée pour enlever un peu de terreau de la surface des cellules (Vallée et Bilodeau, 1999).
Voici les principaux types de semoirs disponibles :
- le petit semoir verseur de base pour les opérations de petite envergure, au coût de 5 $ environ (Figure 1.1);
- le semoir à vibrateur (Figure 1.2); ce semoir possède un petit vibrateur qui fait descendre la semence sur une spatule. Il permet de semer de 5 à 10 plateaux à l’heure et coûte environ 50 $;
- le semoir à plaques (Figure 1.3), composé de deux plaques trouées en plexiglas. Les semences se logent dans les trous de la plaque du dessus, alors que la plaque du dessous est positionnée de façon à bloquer les trous. En déplaçant une plaque par rapport à l’autre, il est possible d’enligner les trous des deux plaques et de faire tomber les semences dans les plateaux. Il faut un ensemble de plaques par type de plateau. Son coût d’environ 120 $;
- le semoir à barre, caractérisé par une pompe qui crée un vide d’air dans un cylindre équipé de buses. Les graines sont aspirées et maintenues sur les buses du cylindre. La succion est ensuite relâchée pour laisser tomber les graines. La précision est meilleure qu’avec le semoir précédent. Ce semoir permet de semer de 15 à 30 plateaux à l’heure. Le coût est d’environ 700 $;
- le semoir pneumatique à plaques. Ce semoir permet de semer un plateau à la fois. Comme pour le semoir précédent, un vide d’air est créé pour aspirer les semences sur une plaque perforée. Cette plaque est placée manuellement sur les plateaux et la succion d’air est arrêtée. Les semences tombent alors dans chacune des cellules. Il faut une plaque par type de semence. Ce semoir permet de semer de 60 à 200 plateaux à l’heure. Le coût d’un tel semoir varie de 800 à 1 000 $. Il est toutefois possible de le fabriquer soi-même.
« Nous utilisons un semoir à air. Le vide se fait avec un aspirateur grâce à la succion. Les graines collent sur les trous faits dans un plexiglas. Quand on est prêt à les laisser tomber dans les multicellules, on débranche l’aspirateur. Cela fonctionne très bien, sauf pour la bette à cardes et les betteraves. »
Recouvrement des semences
Le recouvrement des semences peut se faire avec de la vermiculite grossière, du sable, du terreau, de la silice, etc. La vermiculite, qui est souvent utilisée, ne doit pas être fine, sinon elle étouffe les semences (Vallée et Bilodeau, 1999). Les semences doivent être recouvertes par une épaisseur de substrat égale à deux ou trois fois leur diamètre (Tremblay et Senécal, 1991).
« Le terreau des multicellules est légèrement compacté avec un plateau multicellules vide de la même taille. Le fond du plateau est appuyé sur le terreau, faisant en sorte que chaque cellule du plateau vide laisse un petit trou dans lequel les graines seront placées. Les graines sont ensuite recouvertes de vermiculite ou de terreau, selon le cas. Nous utilisons de la vermiculite pour les petites graines semées en multicellules (laitues, fines herbes). Ce produit s’étale plus facilement que le terreau et il est possible d’en mettre une très faible épaisseur. Nous semons la plupart des autres légumes en plateau. En ce qui concerne les oignons et poireaux, nous recouvrons les graines de terreau. Pour les autres légumes à repiquer (tomates, aubergines, etc.), nous avons un petit outil qui trace des sillons. Les semences sont déposées dans les sillons que nous fermons à la main. »
Conduite du semis à la levée
Pour la germination sur table, il faut maintenir le taux d’humidité relative à 100 % près des semences. Pour la plupart des légumes, un arrosage abondant doit permettre de mouiller le terreau jusqu’à saturation juste après le semis, suivi de fréquentes petites irrigations de surface jusqu’à l’émergence. L’humidité relative de l’air devrait être élevée à ce stade. Une couche de vermiculite permet de conserver une bonne humidité, mais empêche de repérer les zones qui s’assèchent.
Les températures optimales sont indiquées dans le tableau 1. Une température trop basse ralentit la germination et augmente le risque de fonte des semis. Une température trop élevée peut inhiber la germination du céleri et de la laitue. Malheureusement, à cause du grand nombre de légumes produits en production maraîchère diversifiée, il est difficile de respecter la température optimale pour chacun.
Tableau 1. Température optimale pour la germination des graines de différents légumes (Parr, 2007)
Culture | Température de germination (°C) | Nombre de jours approximatif jusqu'à la levée |
Particularité de plusieurs légumes |
---|---|---|---|
Brocoli, chou, chou-fleur, chou chinois | 21-27 | 4-5 | Bien recouvrir de vermiculite ou de substrat. Éviter de saturer le substrat lors du semis. |
Céleri | 21-23 | 6-10 | Recouvrir d’au plus 3 mm de vermiculite. |
Concombre, melon d’eau, cantaloup | 24-32 | 2-4 | |
Laitue | 20-22 | 2-4 | Recouvrir d’au plus 3 mm de vermiculite. |
Melon d’eau sans pépins | 27-32 | 5-6 | |
Oignon | 20-25 | 4-5 | |
Poivron, aubergine | 24-27 | 6-8 | |
Tomate | 24-27 | 5-6 |
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