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<p class="lead">La plupart des légumes ont des besoins importants en azote (N) et en potassium (K), et des besoins moyens à modérés en phosphore (P). En maraîchage biologique, la minéralisation<ref>. Minéralisation : passage des éléments constitutifs d'une molécule organique (notamment carbone, azote, phosphore, soufre) à l'état minéral par voie microbienne et par simplification progressive de la molécule d'origine ou décomposition microbienne.</ref> de la matière organique est le principal moyen utilisé pour combler les besoins en azote des cultures; on a donc intérêt à augmenter le pourcentage de matière organique des sols.</p>
 
<p class="lead">La plupart des légumes ont des besoins importants en azote (N) et en potassium (K), et des besoins moyens à modérés en phosphore (P). En maraîchage biologique, la minéralisation<ref>. Minéralisation : passage des éléments constitutifs d'une molécule organique (notamment carbone, azote, phosphore, soufre) à l'état minéral par voie microbienne et par simplification progressive de la molécule d'origine ou décomposition microbienne.</ref> de la matière organique est le principal moyen utilisé pour combler les besoins en azote des cultures; on a donc intérêt à augmenter le pourcentage de matière organique des sols<ref>Pour plus d'informations, voir le document [https://www.agrireseau.net/documents/Document_112438.pdf ''Matière organique et capacité du sol à fournir l’azote - Comprendre  les mécanismes pour mieux produire''] (Chantigny, 2023)</ref>.</p>


Dans le cas d’un sol pauvre que l’on remet en culture, il y a typiquement une phase d’enrichissement du sol qui dure entre 5 et 10 ans, période au cours de laquelle on effectue des apports généreux de composts et d’amendements minéraux. Par après, il faudra compter davantage sur les engrais verts de légumineuses pour combler les besoins en azote des cultures. Une stratégie de fertilisation à long terme axée uniquement sur des apports massifs de compost mènerait, en effet, à un enrichissement excessif du sol et à une augmentation des risques de pollution.
Dans le cas d’un sol pauvre que l’on remet en culture, il y a typiquement une phase d’enrichissement du sol qui dure entre 5 et 10 ans, période au cours de laquelle on effectue des apports généreux de composts et d’amendements minéraux. Par après, il faudra compter davantage sur les engrais verts de légumineuses pour combler les besoins en azote des cultures. Une stratégie de fertilisation à long terme axée uniquement sur des apports massifs de compost mènerait, en effet, à un enrichissement excessif du sol et à une augmentation des risques de pollution.
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Les niveaux de richesse à viser dépendent de la texture des sols principalement et, dans une certaine mesure, de l’emplacement de la ferme. Si la ferme se trouve en région nordique ou que les sols sont lents à se réchauffer (sols de texture fine, en particulier certains limons et sables très fins), les processus biologiques démarrent plus lentement au printemps. On voudra donc un sol plus riche pour compenser une telle situation. Le tableau 1 présente les plages de valeurs à viser en ce qui a trait aux analyses de sol.
Les niveaux de richesse à viser dépendent de la texture des sols principalement et, dans une certaine mesure, de l’emplacement de la ferme. Si la ferme se trouve en région nordique ou que les sols sont lents à se réchauffer (sols de texture fine, en particulier certains limons et sables très fins), les processus biologiques démarrent plus lentement au printemps. On voudra donc un sol plus riche pour compenser une telle situation. Le tableau 1 présente les plages de valeurs à viser en ce qui a trait aux analyses de sol.


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'''Tableau 1.''' Objectifs de richesse des sols
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Weill, A. et J. Duval. (2009). Guide de gestion globale de la ferme maraîchère biologique et diversifiée. Équiterre.

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La plupart des légumes ont des besoins importants en azote (N) et en potassium (K), et des besoins moyens à modérés en phosphore (P). En maraîchage biologique, la minéralisation[1] de la matière organique est le principal moyen utilisé pour combler les besoins en azote des cultures; on a donc intérêt à augmenter le pourcentage de matière organique des sols[2].

Dans le cas d’un sol pauvre que l’on remet en culture, il y a typiquement une phase d’enrichissement du sol qui dure entre 5 et 10 ans, période au cours de laquelle on effectue des apports généreux de composts et d’amendements minéraux. Par après, il faudra compter davantage sur les engrais verts de légumineuses pour combler les besoins en azote des cultures. Une stratégie de fertilisation à long terme axée uniquement sur des apports massifs de compost mènerait, en effet, à un enrichissement excessif du sol et à une augmentation des risques de pollution.

Les niveaux de richesse à viser dépendent de la texture des sols principalement et, dans une certaine mesure, de l’emplacement de la ferme. Si la ferme se trouve en région nordique ou que les sols sont lents à se réchauffer (sols de texture fine, en particulier certains limons et sables très fins), les processus biologiques démarrent plus lentement au printemps. On voudra donc un sol plus riche pour compenser une telle situation. Le tableau 1 présente les plages de valeurs à viser en ce qui a trait aux analyses de sol.

Tableau 1. Objectifs de richesse des sols

Éléments Sable Loam Argile
Matière organique 3 à 6 % 3,5 à 6,5 % 4 à 7 %
pH eau 6,5 (6 à 7) 6,5 (6 à 7) 6,5 (6 à 7)
Phosphore

200 à 300 kg/ha
(% de saturation inférieur à 13)

200 à 300 kg/ha

200 à 300 kg/ha
(% de saturation inférieur à 7)

Potassium 400 à 500 kg/ha 400 à 500 kg/ha 400 à 500 kg/ha
Calcium 2 000 à 4 000 kg/ha 4 000 à 7 000 kg/ha 7 000 à 10 000 kg/ha
Magnésium Minimum 200 kg/ha Minimum 200 kg/ha Minimum 200 kg/ha

Ces données sont basées sur la méthode d’analyse Mehlich III, qui est normalisée au Québec. Il se peut que les résultats des analyses de sol d’une ferme diffèrent de ces valeurs. Celles-ci indiquent le niveau de richesse désirable pour la production légumière en général. Il faut composer avec la nature du sol et du sous-sol que l’on a. Toutefois, si les analyses révèlent des valeurs supérieures à celles du tableau, il se peut que des déséquilibres surviennent, que la fertilisation soit excessive et potentiellement polluante. Il faut alors changer la stratégie de fertilisation et recourir davantage aux engrais verts de légumineuses et à des engrais minéraux ou organiques particuliers. Le chapitre Fertilisation traite davantage du sujet.


Notes :

  1. . Minéralisation : passage des éléments constitutifs d'une molécule organique (notamment carbone, azote, phosphore, soufre) à l'état minéral par voie microbienne et par simplification progressive de la molécule d'origine ou décomposition microbienne.
  2. Pour plus d'informations, voir le document Matière organique et capacité du sol à fournir l’azote - Comprendre les mécanismes pour mieux produire (Chantigny, 2023)
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