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== Taille des plateaux multicellules et durées de croissance des légumes ==
== Taille des plateaux multicellules et durées de croissance des légumes ==


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Le tableau 1 présente des exemples de tailles de plateaux multicellules utilisés par quelques fermes biologiques et en agriculture conventionnelle tout en indiquant le temps requis avant le repiquage au champ.
Le tableau 1 présente des exemples de tailles de plateaux multicellules utilisés par quelques fermes biologiques et en agriculture conventionnelle tout en indiquant le temps requis avant le repiquage au champ.


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'''Tableau 1.''' Taille des plateaux multicellules utilisés et temps requis jusqu’à la transplantation<sup>1</sup>
'''Tableau 1.''' Taille des plateaux multicellules utilisés et temps requis jusqu’à la transplantation<sup>1</sup>
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Rabattre plusieurs fois les plantules pour les renforcer (on coupe la pointe des oignons, ce qui encourage un développement en largeur plutôt qu’en hauteur). Compter de 8 à 10 semaines avant le repiquage au champ.
Rabattre plusieurs fois les plantules pour les renforcer (on coupe la pointe des oignons, ce qui encourage un développement en largeur plutôt qu’en hauteur). Compter de 8 à 10 semaines avant le repiquage au champ.
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'''Notes'''
'''Notes'''
# Les chiffres indiqués correspondent au nombre de cellules dans un plateau standard de 28 cm x 54,6 cm.
# Les chiffres indiqués correspondent au nombre de cellules dans un plateau standard de 28 cm x 54,6 cm.
# Les oignons et les poireaux sont semés à raison de 200 à 500 graines par plateau d’environ 25 cm x 50 cm. Certains producteurs augmentent l’épaisseur de terreau jusqu’à 12 ou 13 cm de profondeur pour permettre une nutrition prolongée des oignons. Les oignons peuvent aussi être semés à raison de 2 à 4 par cellule, mais cela demande une certaine expérience, car ils sont alors plus difficiles (arrosage et fertilisation) à réussir. Note : lorsqu’on repique un jeune plant à racines nues, il faut toujours le tenir par un cotylédon; toucher la tige entraîne des blessures propices à la fonte des semis.
# Les oignons et les poireaux sont semés à raison de 200 à 500 graines par plateau d’environ 25 cm x 50 cm. Certains producteurs augmentent l’épaisseur de terreau jusqu’à 12 ou 13 cm de profondeur pour permettre une nutrition prolongée des oignons. Les oignons peuvent aussi être semés à raison de 2 à 4 par cellule, mais cela demande une certaine expérience, car ils sont alors plus difficiles (arrosage et fertilisation) à réussir. Note : lorsqu’on repique un jeune plant à racines nues, il faut toujours le tenir par un cotylédon; toucher la tige entraîne des blessures propices à la fonte des semis.
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«  Nos oignons sont semés dans des plateaux dont nous remontons le rebord à 15 cm (avec du plastique rigide comme celui utilisé pour les pancartes électorales). Nous mettons 5 rangs et semons 500 graines au total (en utilisant un petit verseur manuel). La quantité de terreau ajoutée permet de « nourrir » les oignons jusqu’à leur plantation au champ (la croissance des oignons avant leur plantation est assez exigeante). » 
«  Nos oignons sont semés dans des plateaux dont nous remontons le rebord à 15 cm (avec du plastique rigide comme celui utilisé pour les pancartes électorales). Nous mettons 5 rangs et semons 500 graines au total (en utilisant un petit verseur manuel). La quantité de terreau ajoutée permet de « nourrir » les oignons jusqu’à leur plantation au champ (la croissance des oignons avant leur plantation est assez exigeante). » 


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« La plupart de nos graines sont soit prégermées, soit semées en plateaux, puis transplantées au stade approprié (Tableau 2). Le temps nécessaire au repiquage est compensé par des économies de temps générées par l’élimination des binages et du désherbage des transplants. »
« La plupart de nos graines sont soit prégermées, soit semées en plateaux, puis transplantées au stade approprié (Tableau 2). Le temps nécessaire au repiquage est compensé par des économies de temps générées par l’élimination des binages et du désherbage des transplants. »


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'''Tableau 2.''' Détails relatifs à la production des transplants à la ferme Le Vallon des Sources
'''Tableau 2.''' Détails relatifs à la production des transplants à la ferme Le Vallon des Sources
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| Légumes
! Légumes
| Technique/multicellules
! Technique/multicellules
| Raisons
! Raisons
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| Cucurbitacées
| Cucurbitacées
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| Bonne uniformité des transplants; nous ne repiquons que de beaux transplants.
| Bonne uniformité des transplants; nous ne repiquons que de beaux transplants.
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| Semées en plateaux, puis transplantées en plateaux de 72 cellules
| Semées en plateaux, puis transplantées en plateaux de 72 cellules
| Régularité dans les transplants; nous ne repiquons que de beaux transplants. Les crucifères aiment être transplantées et cette méthode évite de mettre 2 graines par cellule.
| Régularité dans les transplants; nous ne repiquons que de beaux transplants. Les brassicacées aiment être transplantées et cette méthode évite de mettre 2 graines par cellule.
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| Laitues
| Laitues
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« À mon avis, il faut éviter plateaux de 200 cellules pour les oignons et les choux en culture biologique, car ces cellules sont trop petites.  Nous les avons utilisées sans succès pendant quelques années. Nous réussissons bien le maïs avec les 128 cellules et les cucurbitacées avec les 50 cellules. Les tomates et les poivrons sont semés dans les 128 cellules et repiqués en pots de 10 cm (4 po); cela donne une latitude intéressante pour la date de plantation.
« À mon avis, il faut éviter plateaux de 200 cellules pour les oignons et les choux en culture biologique, car ces cellules sont trop petites.  Nous les avons utilisées sans succès pendant quelques années. Nous réussissons bien le maïs avec les 128 cellules et les cucurbitacées avec les 50 cellules. Les tomates et les poivrons sont semés dans les 128 cellules et repiqués en pots de 10 cm (4 po); cela donne une latitude intéressante pour la date de plantation.


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Les fermes qui ont des problèmes importants de maladies (dans la tomate par exemple) ont certainement intérêt à désinfecter leur matériel. Toutefois, plusieurs fermes ne désinfectent pas leur matériel et n’ont pas de problèmes.
Les fermes qui ont des problèmes importants de maladies (dans la tomate par exemple) ont certainement intérêt à désinfecter leur matériel. Toutefois, plusieurs fermes ne désinfectent pas leur matériel et n’ont pas de problèmes.


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« Au début, nous désinfections le matériel, mais nous avons cessé parce que nous doutions de l'efficacité de cette mesure à moins de renouveler très souvent la solution. Nous n'avons jamais eu de problèmes de contamination, ou du moins n'avons rien remarqué de suffisamment important au point d'identifier la propreté du matériel de semis comme étant un problème. À notre avis, il faut faire davantage attention au compost et à la gestion de l'irrigation. »
« Au début, nous désinfections le matériel, mais nous avons cessé parce que nous doutions de l'efficacité de cette mesure à moins de renouveler très souvent la solution. Nous n'avons jamais eu de problèmes de contamination, ou du moins n'avons rien remarqué de suffisamment important au point d'identifier la propreté du matériel de semis comme étant un problème. À notre avis, il faut faire davantage attention au compost et à la gestion de l'irrigation. »


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« Auparavant, pour la désinfection, nous passions tout à l'eau de Javel, comme le décrit ce chapitre. Maintenant, on se contente d'étaler les cellules au soleil, de bien les faire sécher quelques jours avant les semis et d'utiliser du Rootshield® (voir le module…). Avec cette méthode, on ne voit pas de différence et c'est moins compliqué.  Il y a peu de maladies, sauf lorsque la température est nuageuse pendant une longue période. »
« Auparavant, pour la désinfection, nous passions tout à l'eau de Javel, comme le décrit ce chapitre. Maintenant, on se contente d'étaler les cellules au soleil, de bien les faire sécher quelques jours avant les semis et d'utiliser du Rootshield® (voir le module…). Avec cette méthode, on ne voit pas de différence et c'est moins compliqué.  Il y a peu de maladies, sauf lorsque la température est nuageuse pendant une longue période. »


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Le terreau ne doit pas être trop compacté. Un terreau compacté contient peu d’air, sèche lentement et favorise les maladies racinaires. Afin de ne pas compacter le terreau, il faut croiser les plateaux lorsqu’on les empile.
Le terreau ne doit pas être trop compacté. Un terreau compacté contient peu d’air, sèche lentement et favorise les maladies racinaires. Afin de ne pas compacter le terreau, il faut croiser les plateaux lorsqu’on les empile.


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« Il faut remplir les cellules '''sans exercer de pression''' et secouer le plateau en un mouvement de rotation pour remplir toutes les cellules. On enlève le surplus de terreau avec un bâton. On soulève ensuite les plateaux d’une hauteur de 2 pi maximum et on les laisse retomber en faisant attention à ce qu’ils tombent bien à plat pour que le terreau s’enfonce. En général, une graine devrait être semée à une profondeur égale à 1,5 fois sa grosseur. »
« Il faut remplir les cellules '''sans exercer de pression''' et secouer le plateau en un mouvement de rotation pour remplir toutes les cellules. On enlève le surplus de terreau avec un bâton. On soulève ensuite les plateaux d’une hauteur de 2 pi maximum et on les laisse retomber en faisant attention à ce qu’ils tombent bien à plat pour que le terreau s’enfonce. En général, une graine devrait être semée à une profondeur égale à 1,5 fois sa grosseur. »


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« Un truc facile et simple pour préparer les multicellules consiste à passer un petit balai à main (type balai avec porte-poussière) sur chaque plateau après le remplissage. Quand on sème par la suite, la semence se loge dans la dépression faite par le passage du balai. Nous utilisons cette méthode depuis toujours avec un semoir aspirateur. » 
« Un truc facile et simple pour préparer les multicellules consiste à passer un petit balai à main (type balai avec porte-poussière) sur chaque plateau après le remplissage. Quand on sème par la suite, la semence se loge dans la dépression faite par le passage du balai. Nous utilisons cette méthode depuis toujours avec un semoir aspirateur. » 


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Production


Le contenu qui suit est issu de :

Weill, A. et J. Duval. (2009). Guide de gestion globale de la ferme maraîchère biologique et diversifiée. Équiterre.

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Taille des plateaux multicellules et durées de croissance des légumes

Le choix de la taille des plateaux multicellules doit se faire en fonction de l’espèce de légume, de la précocité voulue et du type de fertilisation planifié (à base de compost ou à base de fertilisant ajouté dans l’eau d’irrigation). Ce choix peut aussi être influencé par le mode de transplantation ou le type de transplanteur. Les plants produits dans de grosses cellules sont plus précoces, mais ne donnent pas forcément plus de rendement. Par contre, en général, ils peuvent mieux tolérer un retard de plantation.

La forme des cellules est variable. Les plus utilisées sont coniques. Les cellules carrées contiennent un plus gros volume de substrat (environ 30 %), permettent un meilleur développement du système racinaire (moins d’enroulement des racines) et une meilleure répartition de l’eau d’arrosage à la surface du plateau (moins d’espace entre les cellules). Les formes octogonales ou hexagonales sont des versions améliorées des cellules carrées. Il existe aussi des cellules dont la paroi interne comporte des côtes, des canaux ou des orifices longitudinaux qui limitent l’enroulement des racines.

Le tableau 1 présente des exemples de tailles de plateaux multicellules utilisés par quelques fermes biologiques et en agriculture conventionnelle tout en indiquant le temps requis avant le repiquage au champ.

Tableau 1. Taille des plateaux multicellules utilisés et temps requis jusqu’à la transplantation1

Culture Taille des plateaux multicellules utilisés par des producteurs biologiques d’expérience Recommandations en agriculture conventionnelle

(Bodnard, 1996)

Taille des plateaux multicellules (cellules/plateau) Âge au repiquage et

détails de production

Tomate hâtive

36, 50, ou encore 128 cellules avec repiquage dans des pots de 10 cm

On peut aussi semer dans un plateau et repiquer directement dans des pots de 10 cm

24, 38, 50 En général, semis dans des plateaux à 288 ou 406 cellules, puis repiquage dans des cellules plus grosses, dès l'apparition de la première vraie feuille. Les plants devraient avoir environ 8 semaines au moment de la plantation définitive.
Tomate de moyenne saison ou de fin de saison 128 à 288

Semis direct dans les multicellules.

Pour les repiquages de la deuxième quinzaine de mai, utiliser des plants âgés de 6 à 7 semaines; pour les repiquages de juin, utiliser des plants de 5 semaines.

Poivron hâtif 36, 50, 128 cellules ou semis dans des plateaux sans cellules avec repiquage dans des pots de 10 cm 50 ou 72

Repiquage de plantules ou semis direct dans les multicellules.

Compter de 8 à 9 semaines avant le repiquage au champ.

Poivron de moyenne saison ou de fin de saison 128 à 200

Semis direct dans les multicellules.

Compter de 7 à 8 semaines avant le repiquage au champ.

Chou hâtif 72, 128 cellules 72 ou 98

Semis direct dans les multicellules.

Compter de 5 à 6 semaines avant le repiquage au champ.

Chou de moyenne saison ou de fin de saison 128 à 200

Semis direct dans les multicellules.

Compter de 4 à 5 semaines avant le repiquage au champ.

Concombre, melon, courge 24, 50, 72 cellules 24 à 128

Semis direct dans les multicellules.

Compter de 3 à 4 semaines si on utilise des plateaux à 24 ou 38 cellules, et de 2 à 3 semaines si on utilise des plateaux à 128 cellules.

Ne pas laisser les plants pousser trop en hauteur dans la serre.

Laitue 72, 128 cellules
Céleri-rave 72 cellules
Maïs 128, 200 cellules Semis direct en champ
Oignon Plateaux ou multicellules2 Semis direct en champ
Oignon espagnol 200 ou 288

Semis direct dans les multicellules.

Rabattre plusieurs fois les plantules pour les renforcer (on coupe la pointe des oignons, ce qui encourage un développement en largeur plutôt qu’en hauteur). Compter de 8 à 10 semaines avant le repiquage au champ.

Notes

  1. Les chiffres indiqués correspondent au nombre de cellules dans un plateau standard de 28 cm x 54,6 cm.
  2. Les oignons et les poireaux sont semés à raison de 200 à 500 graines par plateau d’environ 25 cm x 50 cm. Certains producteurs augmentent l’épaisseur de terreau jusqu’à 12 ou 13 cm de profondeur pour permettre une nutrition prolongée des oignons. Les oignons peuvent aussi être semés à raison de 2 à 4 par cellule, mais cela demande une certaine expérience, car ils sont alors plus difficiles (arrosage et fertilisation) à réussir. Note : lorsqu’on repique un jeune plant à racines nues, il faut toujours le tenir par un cotylédon; toucher la tige entraîne des blessures propices à la fonte des semis.

«  Nos oignons sont semés dans des plateaux dont nous remontons le rebord à 15 cm (avec du plastique rigide comme celui utilisé pour les pancartes électorales). Nous mettons 5 rangs et semons 500 graines au total (en utilisant un petit verseur manuel). La quantité de terreau ajoutée permet de « nourrir » les oignons jusqu’à leur plantation au champ (la croissance des oignons avant leur plantation est assez exigeante). » 

« La plupart de nos graines sont soit prégermées, soit semées en plateaux, puis transplantées au stade approprié (Tableau 2). Le temps nécessaire au repiquage est compensé par des économies de temps générées par l’élimination des binages et du désherbage des transplants. »

Tableau 2. Détails relatifs à la production des transplants à la ferme Le Vallon des Sources

Légumes Technique/multicellules Raisons
Cucurbitacées Semences prégermées dans des essuie-tout mouillés, puis se mées en plateaux de 36 cellules Permet de mettre une seule graine par pot, ce qui est économique. La germination est rapide grâce à la prégermination.
Tomates, aubergines, piments Semées en plateaux, puis transplantées en plateaux de 36 cellules Bonne uniformité des transplants; nous ne repiquons que de beaux transplants.
Brassicacées Semées en plateaux, puis transplantées en plateaux de 72 cellules Régularité dans les transplants; nous ne repiquons que de beaux transplants. Les brassicacées aiment être transplantées et cette méthode évite de mettre 2 graines par cellule.
Laitues Semées directement en plateaux de 128 cellules. Les graines sont déposées sur le terreau et recouvertes de vermiculite.
Oignons et poireaux Les oignons et les poireaux sont semés à la volée dans des plateaux de 28 cm x 54,6 cm et 5 cm d’épaisseur (500 graines).

« À mon avis, il faut éviter plateaux de 200 cellules pour les oignons et les choux en culture biologique, car ces cellules sont trop petites.  Nous les avons utilisées sans succès pendant quelques années. Nous réussissons bien le maïs avec les 128 cellules et les cucurbitacées avec les 50 cellules. Les tomates et les poivrons sont semés dans les 128 cellules et repiqués en pots de 10 cm (4 po); cela donne une latitude intéressante pour la date de plantation.

Pour les oignons et les poireaux, nous avons obtenu de très bons résultats en semant dans des plateaux (28 cm x 54,6 cm) contenant 5 cm de terre (200-300 semences) et en augmentant graduellement la fertigation à base de poisson (selon les recommandations de Jean Duval).  La croissance des plantules était comparable à celle de plateaux avec côtés surélevés contenant deux fois plus de terreau. En ce qui a trait au travail, la méthode avec fertigation est moins exigeante (moins de terreau à manipuler). Le mélange fertilisant est préparé dans un bidon de plastique de 45 gallons et une pompe à piscine sert pour l’application de la solution.

Selon notre expérience, dans le cas des semis de cucurbitacées, il est très important que le terreau soit chaud et qu'il le reste pendant toute la première semaine de levée. Lorsqu'on annonce une semaine froide et nuageuse, il est préférable de retarder le semis en serre ou de faire prégermer les graines dans un endroit chaud, sinon le pourcentage de levée peut être faible.  Le semis des cucurbitacées nous semble être le semis le plus difficile à réussir dans une serre avec une grande diversité de végétaux. »

Attention! La manipulation de graines prégermées demande de la délicatesse et de la minutie. En effet, la plante ne poussera pas si le germe est endommagé.

Désinfection du matériel

Les plateaux multicellules doivent être lavés et stérilisés après chaque cycle de production. Les substances permises pour la désinfection en agriculture biologique sont l’hypochlorite de sodium (eau de Javel), l’alcool, le vinaigre et le peroxyde d’hydrogène (attention toutefois, certains peroxydes contiennent des stabilisateurs interdits en bio). L’eau de Javel est d’une efficacité variable. On peut utiliser une concentration de 1 partie d’eau de Javel pour 10 parties d’eau. La solution est toutefois instable et doit être renouvelée toutes les 2 heures, et le produit est irritant. Il faut bien laisser sécher les multicellules pour éviter les risques de résidus toxiques. Les objets à désinfecter doivent être propres, parce que la saleté et la matière organique empêchent le désinfectant d’agir. Ils doivent être en contact avec la solution désinfectante pendant au moins 10 minutes. Des bulletins sur la désinfection du matériel (Villeneuve, 2004; Carrier et Senécal, 2008) peuvent être consultés sur le site Agri-réseau. Des trois produits désinfectants recommandés pour la désinfection des serres en agriculture conventionnelle, seul l’Hyperox® est autorisé en agriculture biologique.

Les fermes qui ont des problèmes importants de maladies (dans la tomate par exemple) ont certainement intérêt à désinfecter leur matériel. Toutefois, plusieurs fermes ne désinfectent pas leur matériel et n’ont pas de problèmes.

« Au début, nous désinfections le matériel, mais nous avons cessé parce que nous doutions de l'efficacité de cette mesure à moins de renouveler très souvent la solution. Nous n'avons jamais eu de problèmes de contamination, ou du moins n'avons rien remarqué de suffisamment important au point d'identifier la propreté du matériel de semis comme étant un problème. À notre avis, il faut faire davantage attention au compost et à la gestion de l'irrigation. »

« Auparavant, pour la désinfection, nous passions tout à l'eau de Javel, comme le décrit ce chapitre. Maintenant, on se contente d'étaler les cellules au soleil, de bien les faire sécher quelques jours avant les semis et d'utiliser du Rootshield® (voir le module…). Avec cette méthode, on ne voit pas de différence et c'est moins compliqué.  Il y a peu de maladies, sauf lorsque la température est nuageuse pendant une longue période. »

Remplissage des multicellules

Le terreau doit être humidifié avant le remplissage des multicellules. Cela permet à la tourbe de gonfler et de rester plus poreuse, et de limiter l’affaissement du terreau lors du premier arrosage. Il ne faut pas que le terreau soit trop mouillé. Lorsque l’on comprime une poignée de terreau dans la main, il ne doit pas y avoir d’écoulement d’eau; à l’ouverture de la main, la motte doit se défaire facilement avec une légère pression du doigt.

Le terreau peut être distribué manuellement de la façon la plus uniforme possible. Le surplus de terreau est alors brossé délicatement vers l’extérieur ou vers les zones qui en ont moins. On compacte le substrat en soulevant les plateaux à une hauteur de 6 cm et en les laissant retomber. Cette opération peut être répétée une ou deux fois. Certains producteurs font tomber les plateaux de plus haut. Les cavités sont ensuite remplies jusqu’à leur niveau final en rajoutant du terreau et en brossant de nouveau. Pour enlever le surplus et uniformiser la surface, on peut aussi déplacer une petite planche en un mouvement de va-et-vient sur le dessus des plateaux

Le terreau ne doit pas être trop compacté. Un terreau compacté contient peu d’air, sèche lentement et favorise les maladies racinaires. Afin de ne pas compacter le terreau, il faut croiser les plateaux lorsqu’on les empile.

« Il faut remplir les cellules sans exercer de pression et secouer le plateau en un mouvement de rotation pour remplir toutes les cellules. On enlève le surplus de terreau avec un bâton. On soulève ensuite les plateaux d’une hauteur de 2 pi maximum et on les laisse retomber en faisant attention à ce qu’ils tombent bien à plat pour que le terreau s’enfonce. En général, une graine devrait être semée à une profondeur égale à 1,5 fois sa grosseur. »

« Un truc facile et simple pour préparer les multicellules consiste à passer un petit balai à main (type balai avec porte-poussière) sur chaque plateau après le remplissage. Quand on sème par la suite, la semence se loge dans la dépression faite par le passage du balai. Nous utilisons cette méthode depuis toujours avec un semoir aspirateur. » 


Sommaire du guide
Mots clés

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Coopérative pour l'agriculture de proximité écologique
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