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<p class="lead">La technique des planches permanentes implique que le tracteur passe toujours aux mêmes endroits dans le champ et que les planches restent exactement aux mêmes endroits d’année en année. Cette technique comporte de nombreux avantages. En effet, en maraîchage, les passages avec le tracteur pour diverses opérations (plantation ou semis, désherbages, entretien, récolte, etc.) sont fréquents, ce qui compacte le sol. Même en sol léger, avec un petit tracteur, le sol devient compact; un travail profond du sol avec une charrue, un chisel ou des disques lourds est nécessaire à chaque année ou presque. L’utilisation de planches permanentes est la seule façon de diminuer le travail du sol tout en évitant les impacts négatifs de la compaction. C’est aussi l’une des seules façons de produire des légumes en sol très lourd, car ce dernier reste meuble là où poussent les légumes. Un sous-solage des planches permanentes peut toutefois s’avérer nécessaire à l’occasion.</p> | <p class="lead">La technique des planches permanentes implique que le tracteur passe toujours aux mêmes endroits dans le champ et que les planches restent exactement aux mêmes endroits d’année en année. Cette technique comporte de nombreux avantages. En effet, en maraîchage, les passages avec le tracteur pour diverses opérations (plantation ou semis, désherbages, entretien, récolte, etc.) sont fréquents, ce qui compacte le sol. Même en sol léger, avec un petit tracteur, le sol devient compact; un travail profond du sol avec une charrue, un chisel ou des disques lourds est nécessaire à chaque année ou presque. L’utilisation de planches permanentes est la seule façon de diminuer le travail du sol tout en évitant les impacts négatifs de la compaction. C’est aussi l’une des seules façons de produire des légumes en sol très lourd, car ce dernier reste meuble là où poussent les légumes. Un sous-solage des planches permanentes peut toutefois s’avérer nécessaire à l’occasion.</p> | ||
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« Notre sol est une argile lourde naturellement mal drainée. Alors que nous avons reçu la prime à l’établissement, le MAPAQ nous avait suggéré de louer des terres ailleurs étant donné le faible potentiel agronomique de notre terre. Toutefois, voulant cultiver notre terre, nous avons fait des recherches sur les différentes méthodes culturales en sol argileux. C’est ainsi que nous avons trouvé un livre sur la gestion des sols argileux propres à la Grande-Bretagne, dans lequel l’auteur recommande une gestion en trois étapes : | « Notre sol est une argile lourde naturellement mal drainée. Alors que nous avons reçu la prime à l’établissement, le MAPAQ nous avait suggéré de louer des terres ailleurs étant donné le faible potentiel agronomique de notre terre. Toutefois, voulant cultiver notre terre, nous avons fait des recherches sur les différentes méthodes culturales en sol argileux. C’est ainsi que nous avons trouvé un livre sur la gestion des sols argileux propres à la Grande-Bretagne, dans lequel l’auteur recommande une gestion en trois étapes : | ||
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Certains producteurs font aussi des planches permanentes qui sont surélevées (buttes permanentes). | Certains producteurs font aussi des planches permanentes qui sont surélevées (buttes permanentes). | ||
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« Les buttes sont permanentes sur notre ferme. Comme nous ne sommes pas mécanisés, ce système est idéal. Le travail profond du sol est complètement éliminé. Deux rotoculteurs sont utilisés pour travailler le sol. Un gros rotoculteur, d’une largeur de 75 cm (30 po), travaille le sol sur toute la largeur des planches. Un petit rotoculteur, d’une largeur de 45 cm (18 po), est utilisé pour les entre-rangs. » | « Les buttes sont permanentes sur notre ferme. Comme nous ne sommes pas mécanisés, ce système est idéal. Le travail profond du sol est complètement éliminé. Deux rotoculteurs sont utilisés pour travailler le sol. Un gros rotoculteur, d’une largeur de 75 cm (30 po), travaille le sol sur toute la largeur des planches. Un petit rotoculteur, d’une largeur de 45 cm (18 po), est utilisé pour les entre-rangs. » | ||
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« Notre sol est un loam ni sableux, ni argileux (18 % d'argile), mais il contient une bonne proportion de limon. Ce sol est fertile, mais a pour caractéristique d'être froid et sensible à la déstructuration et à la battance. L’utilisation de buttes permet au sol de se réchauffer plus vite. Dans des sols « froids » comme le nôtre, les buttes sont presque une obligation, surtout quand la saison est pluvieuse. Dans le cas de fortes pluies, elles permettent un ressuyage beaucoup plus rapide du sol, ce qui rend les cultures beaucoup moins sensibles à la pourriture. | « Notre sol est un loam ni sableux, ni argileux (18 % d'argile), mais il contient une bonne proportion de limon. Ce sol est fertile, mais a pour caractéristique d'être froid et sensible à la déstructuration et à la battance. L’utilisation de buttes permet au sol de se réchauffer plus vite. Dans des sols « froids » comme le nôtre, les buttes sont presque une obligation, surtout quand la saison est pluvieuse. Dans le cas de fortes pluies, elles permettent un ressuyage beaucoup plus rapide du sol, ce qui rend les cultures beaucoup moins sensibles à la pourriture. | ||
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Weill, A. et J. Duval. (2009). Guide de gestion globale de la ferme maraîchère biologique et diversifiée. Équiterre.
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La technique des planches permanentes implique que le tracteur passe toujours aux mêmes endroits dans le champ et que les planches restent exactement aux mêmes endroits d’année en année. Cette technique comporte de nombreux avantages. En effet, en maraîchage, les passages avec le tracteur pour diverses opérations (plantation ou semis, désherbages, entretien, récolte, etc.) sont fréquents, ce qui compacte le sol. Même en sol léger, avec un petit tracteur, le sol devient compact; un travail profond du sol avec une charrue, un chisel ou des disques lourds est nécessaire à chaque année ou presque. L’utilisation de planches permanentes est la seule façon de diminuer le travail du sol tout en évitant les impacts négatifs de la compaction. C’est aussi l’une des seules façons de produire des légumes en sol très lourd, car ce dernier reste meuble là où poussent les légumes. Un sous-solage des planches permanentes peut toutefois s’avérer nécessaire à l’occasion.
« Notre sol est une argile lourde naturellement mal drainée. Alors que nous avons reçu la prime à l’établissement, le MAPAQ nous avait suggéré de louer des terres ailleurs étant donné le faible potentiel agronomique de notre terre. Toutefois, voulant cultiver notre terre, nous avons fait des recherches sur les différentes méthodes culturales en sol argileux. C’est ainsi que nous avons trouvé un livre sur la gestion des sols argileux propres à la Grande-Bretagne, dans lequel l’auteur recommande une gestion en trois étapes :
- creuser un fossé autour de chaque parcelle cultivée pour faciliter l’évacuation de l’eau et détourner l’eau provenant des autres parcelles. Il s’agit là d’une méthode qui est aussi largement pratiquée au Québec et qui reste valable;
- labourer la parcelle une seule fois au début, puis établir à travers celle-ci des planches rondes de 10 m de largeur et 30 cm de hauteur pour permettre d’évacuer l’eau;
- faire des petites planches permanentes d’environ 1,5 m de largeur sur les planches rondes. Le passage des roues doit se faire toujours au même endroit.
Sur notre ferme, il y a six petites planches par planche ronde. Les petites planches ne sont pas surélevées et demeurent toujours au même niveau. En général, il y a deux rangs de légumes par planche. Il a fallu adapter la machinerie en conséquence. Les résultats sont excellents.
À l’automne, les planches sont laissées en engrais vert ou travaillées avec une herse à dents. Étant donné qu’il faut passer toujours sur les mêmes traces, c’est toujours moi qui fais les travaux mécaniques. C’est difficile de reconnaître précisément les planches de 1,5 m sur la grande planche ronde mais, dès que j’en trouve une, le reste va très bien. J’acquiers de l’expérience à chaque année, mais je laisse tout de même un petit rang à l’automne pour m’aider à retrouver les planches au printemps. Nous avons un rotoculteur, mais on le passe seulement à la surface pour éviter le compactage. Nous utilisons aussi des herses à dents.
Notre terrain n’est pas égal. La partie la plus basse a dû être drainée souterrainement et ne peut être cultivée qu’en début d’été. Au printemps, nous cultivons seulement sur les parcelles les plus élevées. Il n’y a pas d’accumulation d’eau dans les traces de roue laissées par le tracteur, car l’eau s’infiltre bien dans les planches étant donné qu’elles ne sont pas du tout compactées.
Malgré la texture très lourde de notre sol, nous arrivons à produire des pommes de terre. Nous ne plantons qu’un rang par planche ce qui résulte en un espacement entre-rang beaucoup plus élevé que si nous avions un sol léger. Pour les carottes, nous ameublissons le sol en profondeur avec une charrue modifiée à trois raies (les versoirs ont été enlevés pour faire un genre de chisel), puis passons le peigne pour égaliser la surface du sol. Une semaine après, nous faisons un faux-semis à l’aide d’un deuxième passage de peigne, puis semons les carottes. »
Certains producteurs font aussi des planches permanentes qui sont surélevées (buttes permanentes).
« Les buttes sont permanentes sur notre ferme. Comme nous ne sommes pas mécanisés, ce système est idéal. Le travail profond du sol est complètement éliminé. Deux rotoculteurs sont utilisés pour travailler le sol. Un gros rotoculteur, d’une largeur de 75 cm (30 po), travaille le sol sur toute la largeur des planches. Un petit rotoculteur, d’une largeur de 45 cm (18 po), est utilisé pour les entre-rangs. »
« Notre sol est un loam ni sableux, ni argileux (18 % d'argile), mais il contient une bonne proportion de limon. Ce sol est fertile, mais a pour caractéristique d'être froid et sensible à la déstructuration et à la battance. L’utilisation de buttes permet au sol de se réchauffer plus vite. Dans des sols « froids » comme le nôtre, les buttes sont presque une obligation, surtout quand la saison est pluvieuse. Dans le cas de fortes pluies, elles permettent un ressuyage beaucoup plus rapide du sol, ce qui rend les cultures beaucoup moins sensibles à la pourriture.
Nous cultivons sur des planches de 1,5 m, dont 1,2 m entre les roues du tracteur. Nous passons la herse à disques à la fin de la récolte pour briser les résidus de culture tout en laissant une surface moins susceptible à l'érosion qu'une butte tassée. Le sol n'est jamais labouré.
Les buttes sont surélevées de 15 à 20 cm de façon à offrir une surface utile de 0,90 m sur le dessus. Elles sont refaites au même endroit tous les deux ans après avoir préalablement ouvert le sol à une profondeur de 35-40 cm avec un appareil à deux dents rigides espacées de 40 cm. La rotobutteuse que nous utilisons est constituée d'un rotoculteur lourd muni de deux disques latéraux qui ramènent la terre vers les battants, conçus de manière à la répartir uniformément. Un rouleau monté à l'arrière plombe la terre. On ajuste la pression du rouleau avec le troisième point du tracteur (35 HP). La plantation peut se faire aussitôt après le passage de l’instrument. »
Un système de planches permanentes sans utilisation de rotoculteur a été développé en Europe, lequel a été validé par le Cégep de Victoriaville et l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA). Pour plus de détails, voir Système de planches permanentes en culture maraîchère (2015).
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