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Guide 04-02-03
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<p class="lead">La technique des planches permanentes implique que le tracteur passe toujours aux mêmes endroits dans le champ et que les planches restent exactement aux mêmes endroits d’année en année. Cette technique comporte de nombreux avantages. En effet, en maraîchage, les passages avec le tracteur pour diverses opérations (plantation ou semis, désherbages, entretien, récolte, etc.) sont fréquents, ce qui compacte le sol. Même en sol léger, avec un petit tracteur, le sol devient compact; un travail profond du sol avec une charrue, un chisel ou des disques lourds est nécessaire à chaque année ou presque. L’utilisation de planches permanentes est la seule façon de diminuer le travail du sol tout en évitant les impacts négatifs de la compaction. C’est aussi l’une des seules façons de produire des légumes en sol très lourd, car ce dernier reste meuble là où poussent les légumes. Un sous-solage des planches permanentes peut toutefois s’avérer nécessaire à l’occasion.</p>
<p class="lead">Le but du travail secondaire est de préparer le lit de semence. Plus les graines à semer sont petites, plus le sol doit être travaillé finement et être exempts de résidus. Il est toutefois inutile de trop travailler le sol, car cela pourrait nuire à la culture. Les outils les plus utilisés sont les herse disque, le vibroculteur, le cultivateur et le rotoculteur. Avec un rotoculteur, le travail secondaire avec une herse à disque, un vibroculteur ou autre n’est pas nécessaire.</p>


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Les herses à disque (Figure 2) sont idéales pour préparer un lit de semence fin en surface, et enfouir les roches et les résidus. Elles conviennent particulièrement pour les petites semences. Étant donné qu’elles laissent souvent le sol inégal, leur utilisation doit être suivie d’un outil comme un rouleau émotteur, une barre ou une herse à dents rigides. Elles ont tendance à pulvériser le sol trop finement, ce qui le fait croûter plus rapidement. Cette situation est moins problématique en maraîchage qu’en grande culture, car les outils pour le désherbage mécanique et le binage sont utilisés régulièrement. Les herses à disque peuvent accroître les problèmes de mauvaises herbes vivaces en fractionnant les rhizomes.
« Notre sol est une argile lourde naturellement mal drainée. Alors que nous avons reçu la prime à l’établissement, le MAPAQ nous avait suggéré de louer des terres ailleurs étant donné le faible potentiel agronomique de notre terre. Toutefois, voulant cultiver notre terre, nous avons fait des recherches sur les différentes méthodes culturales en sol argileux. C’est ainsi que nous avons trouvé un livre sur la gestion des sols argileux propres à la Grande-Bretagne, dans lequel l’auteur recommande une gestion en trois étapes :


* creuser un fossé autour de chaque parcelle cultivée pour faciliter l’évacuation de l’eau et détourner l’eau provenant des autres parcelles. Il s’agit là d’une méthode qui est aussi largement pratiquée au Québec et qui reste valable;
Le vibroculteur (Figure 1) prépare une couche de terre fine sous la surface, laissant les mottes plus grosses en surface. Il convient pour les grosses graines semées en profondeur (maïs sucré, pois, haricot). En sol léger sans mottes, on évite l’effet de triage des mottes, mais le vibroculteur laissera tout de même plus de résidus en surface. Cela peut constituer un avantage ou un désavantage selon la culture, le type de sol, les risques d’érosion, les besoins de sarclage, les outils disponibles pour les travaux subséquents, etc. Des rouleaux émotteurs à l’arrière du vibroculteur peuvent être installés pour réduire la taille des mottes en surface et rendre la surface du sol plus égale.
* labourer la parcelle une seule fois au début, puis établir à travers celle-ci des planches rondes de 10 m de largeur et 30 cm de hauteur pour permettre d’évacuer l’eau;
* faire des petites planches permanentes d’environ 1,5 m de largeur sur les planches rondes. Le passage des roues doit se faire toujours au même endroit.


Sur notre ferme, il y a six petites planches par planche ronde. Les petites planches ne sont pas surélevées et demeurent toujours au même niveau. En général, il y a deux rangs de légumes par planche. Il a fallu adapter la machinerie en conséquence. Les résultats sont excellents.
Le travail du cultivateur est relativement similaire à celui du vibroculteur. Comme les dents vibrent moins, la terre devient un peu moins fine qu'avec le vibroculteur. Les dents sont plus solides et peuvent être équipées de pattes d'oie qui travaillent tout le profil de sol. Il peut ameublir le sol à une profondeur plus grande que le vibroculteur.


À l’automne, les planches sont laissées en engrais vert ou travaillées avec une herse à dents. Étant donné qu’il faut passer toujours sur les mêmes traces, c’est toujours moi qui fais les travaux mécaniques. C’est difficile de reconnaître précisément les planches de 1,5 m sur la grande planche ronde mais, dès que j’en trouve une, le reste va très bien. J’acquiers de l’expérience à chaque année, mais je laisse tout de même un petit rang à l’automne pour m’aider à retrouver les planches au printemps. Nous avons un rotoculteur, mais on le passe seulement à la surface pour éviter le compactage. Nous utilisons aussi des herses à dents.
Dans les sols plutôt lourds, il est parfois plus avantageux de choisir un système de planches permanentes. Dans un tel système, on ne circule jamais là où les plantes croissent, assurant ainsi le maintien d’une structure de sol optimale. En sol très léger, la culture à plat est possible. Pour plus de détails voir le chapitre [[Guide 04-02-00|''Planches, buttes et billons'']].


Notre terrain n’est pas égal. La partie la plus basse a dû être drainée souterrainement et ne peut être cultivée qu’en début d’été. Au printemps, nous cultivons seulement sur les parcelles les plus élevées. Il n’y a pas d’accumulation d’eau dans les traces de roue laissées par le tracteur, car l’eau s’infiltre bien dans les planches étant donné qu’elles ne sont pas du tout compactées.
{{ImageDeux
 
| Fichier:Vibroculteur rouge Vue côté.jpg
Malgré la texture très lourde de notre sol, nous arrivons à produire des pommes de terre. Nous ne plantons qu’un rang par planche ce qui résulte en un espacement entre-rang beaucoup plus élevé que si nous avions un sol léger. Pour les carottes, nous ameublissons le sol en profondeur avec une charrue modifiée à trois raies (les versoirs ont été enlevés pour faire un genre de chisel), puis passons le peigne pour égaliser la surface du sol. Une semaine après, nous faisons un faux-semis à l’aide d’un deuxième passage de peigne, puis semons les carottes. »
| Vibroculteur.
 
| Fichier:Herse à disque légère Vue avant.jpg
<p class="blockquote-footer">Jamie Quinn, La Terre Bleue (2008)</p>
| Herse à disques.
</blockquote>
| '''Figure 1.''' Outils pour le travail secondaire du sol
 
}}
Certains producteurs font aussi des planches permanentes qui sont surélevées (buttes permanentes).
 
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« Les buttes sont permanentes sur notre ferme. Comme nous ne sommes pas mécanisés, ce système est idéal. Le travail profond du sol est complètement éliminé. Deux rotoculteurs sont utilisés pour travailler le sol. Un gros rotoculteur, d’une largeur de 75 cm (30 po), travaille le sol sur toute la largeur des planches. Un petit rotoculteur, d’une largeur de 45 cm (18 po), est utilisé pour les entre-rangs. »
 
<p class="blockquote-footer">Maude-Hélène Desroches, Les Jardins de la Grelinette (2008)</p>
</blockquote>
 
<blockquote class="bg-light my-2 px-3">
« Notre sol est un loam ni sableux, ni argileux (18 % d'argile), mais il contient une bonne proportion de limon. Ce sol est fertile, mais a pour caractéristique d'être froid et sensible à la déstructuration et à la battance. L’utilisation de buttes permet au sol de se réchauffer plus vite. Dans des sols « froids » comme le nôtre, les buttes sont presque une obligation, surtout quand la saison est pluvieuse. Dans le cas de fortes pluies, elles permettent un ressuyage beaucoup plus rapide du sol, ce qui rend les cultures beaucoup moins sensibles à la pourriture.
 
Nous cultivons sur des planches de 1,5 m, dont 1,2 m entre les roues du tracteur. Nous passons la herse à disques à la fin de la récolte pour briser les résidus de culture tout en laissant une surface moins susceptible à l'érosion qu'une butte tassée. Le sol n'est jamais labouré.
 
Les buttes sont surélevées de 15 à 20 cm de façon à offrir une surface utile de 0,90 m sur le dessus. Elles sont refaites au même endroit tous les deux ans après avoir préalablement ouvert le sol à une profondeur de 35-40 cm avec un appareil à deux dents rigides espacées de 40 cm. La rotobutteuse que nous utilisons est constituée d'un rotoculteur lourd muni de deux disques latéraux qui ramènent la terre vers les battants, conçus de manière à la répartir uniformément. Un rouleau monté à l'arrière plombe la terre. On ajuste la pression du rouleau avec le troisième point du tracteur (35 HP). La plantation peut se faire aussitôt après le passage de l’instrument. »
 
<p class="blockquote-footer">Jean-François Robert, Les Jardins de St-Félicien (2008)</p>
</blockquote>
 
Un système de planches permanentes sans utilisation de rotoculteur a été développé en Europe, lequel a été validé par le Cégep de Victoriaville et l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA). Pour plus de détails, voir ''[https://cetab.bio/publication/systeme-de-planches-permanentes-en-culture-maraichere-en-collaboration-avec-lirda/ Système de planches permanentes en culture maraîchère]'' (2015).


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Version du 2022-08-08 à 11:44:54

Portail - Opérations

Sommaire du guide


Le but du travail secondaire est de préparer le lit de semence. Plus les graines à semer sont petites, plus le sol doit être travaillé finement et être exempts de résidus. Il est toutefois inutile de trop travailler le sol, car cela pourrait nuire à la culture. Les outils les plus utilisés sont les herse disque, le vibroculteur, le cultivateur et le rotoculteur. Avec un rotoculteur, le travail secondaire avec une herse à disque, un vibroculteur ou autre n’est pas nécessaire.

Les herses à disque (Figure 2) sont idéales pour préparer un lit de semence fin en surface, et enfouir les roches et les résidus. Elles conviennent particulièrement pour les petites semences. Étant donné qu’elles laissent souvent le sol inégal, leur utilisation doit être suivie d’un outil comme un rouleau émotteur, une barre ou une herse à dents rigides. Elles ont tendance à pulvériser le sol trop finement, ce qui le fait croûter plus rapidement. Cette situation est moins problématique en maraîchage qu’en grande culture, car les outils pour le désherbage mécanique et le binage sont utilisés régulièrement. Les herses à disque peuvent accroître les problèmes de mauvaises herbes vivaces en fractionnant les rhizomes.

Le vibroculteur (Figure 1) prépare une couche de terre fine sous la surface, laissant les mottes plus grosses en surface. Il convient pour les grosses graines semées en profondeur (maïs sucré, pois, haricot). En sol léger sans mottes, on évite l’effet de triage des mottes, mais le vibroculteur laissera tout de même plus de résidus en surface. Cela peut constituer un avantage ou un désavantage selon la culture, le type de sol, les risques d’érosion, les besoins de sarclage, les outils disponibles pour les travaux subséquents, etc. Des rouleaux émotteurs à l’arrière du vibroculteur peuvent être installés pour réduire la taille des mottes en surface et rendre la surface du sol plus égale.

Le travail du cultivateur est relativement similaire à celui du vibroculteur. Comme les dents vibrent moins, la terre devient un peu moins fine qu'avec le vibroculteur. Les dents sont plus solides et peuvent être équipées de pattes d'oie qui travaillent tout le profil de sol. Il peut ameublir le sol à une profondeur plus grande que le vibroculteur.

Dans les sols plutôt lourds, il est parfois plus avantageux de choisir un système de planches permanentes. Dans un tel système, on ne circule jamais là où les plantes croissent, assurant ainsi le maintien d’une structure de sol optimale. En sol très léger, la culture à plat est possible. Pour plus de détails voir le chapitre Planches, buttes et billons.

Vibroculteur.

Herse à disques.

Figure 1. Outils pour le travail secondaire du sol


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