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Les méthodes de prévention contre les mauvaises herbes sont très nombreuses et varient selon qu’il s’agit d’annuelles ou de vivaces. En maraîchage, même s’il y a des exceptions, les vivaces sont souvent moins problématiques que les annuelles, car le travail du sol assez intensif qui est habituellement pratiqué nuit aux parties souterraines qui leur servent de réserves. Non seulement la répression des mauvaises herbes annuelles est-elle très différente de celle des vivaces, mais il existe aussi plusieurs différences à l’intérieur de ces deux groupes. Il est difficile de connaître les particularités de chaque mauvaise herbe, en particulier les annuelles qui sont nombreuses. Toutefois, lorsqu’une mauvaise herbe pose un problème majeur sur la ferme, il est important de connaître sa biologie afin de pouvoir mettre en place des méthodes de répression adéquates. | Les méthodes de prévention contre les mauvaises herbes sont très nombreuses et varient selon qu’il s’agit d’annuelles ou de vivaces. En maraîchage, même s’il y a des exceptions, les vivaces sont souvent moins problématiques que les annuelles, car le travail du sol assez intensif qui est habituellement pratiqué nuit aux parties souterraines qui leur servent de réserves. Non seulement la répression des mauvaises herbes annuelles est-elle très différente de celle des vivaces, mais il existe aussi plusieurs différences à l’intérieur de ces deux groupes. Il est difficile de connaître les particularités de chaque mauvaise herbe, en particulier les annuelles qui sont nombreuses. Toutefois, lorsqu’une mauvaise herbe pose un problème majeur sur la ferme, il est important de connaître sa biologie afin de pouvoir mettre en place des méthodes de répression adéquates. | ||
Bien que les différentes espèces de mauvaises herbes puissent être indicatrices de certaines conditions du sol, il est plutôt rare de pouvoir réaliser un diagnostic définitif de cette façon (voir | Bien que les différentes espèces de mauvaises herbes puissent être indicatrices de certaines conditions du sol, il est plutôt rare de pouvoir réaliser un diagnostic définitif de cette façon (voir Tableau 1). Il faudrait, pour ce faire, que ces plantes soient en milieu quasi naturel (une terre abandonnée par exemple); en champ cultivé, c’est rarement le cas. | ||
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Bien que les mauvaises herbes annuelles aient plusieurs points en commun, les moyens de lutte peuvent différer selon plusieurs caractéristiques propres à chaque espèce. En voici quelques exemples. | Bien que les mauvaises herbes annuelles aient plusieurs points en commun, les moyens de lutte peuvent différer selon plusieurs caractéristiques propres à chaque espèce. En voici quelques exemples. | ||
* '''Rapidité d’établissement''' : Certaines mauvaises herbes, comme par exemple l’herbe à poux, développent très tôt des racines secondaires à partir du stade cotylédon, ce qui diminue très rapidement l’efficacité de certains outils de désherbage comme la herse-peigne. En grande culture, il est nécessaire de butter les rangs pour enterrer les plants d’herbe à poux non détruits par le peigne. D'autres mauvaises herbes, comme par exemple le | * '''Rapidité d’établissement''' : Certaines mauvaises herbes, comme par exemple l’herbe à poux, développent très tôt des racines secondaires à partir du stade cotylédon, ce qui diminue très rapidement l’efficacité de certains outils de désherbage comme la herse-peigne. En grande culture, il est nécessaire de butter les rangs pour enterrer les plants d’herbe à poux non détruits par le peigne. D'autres mauvaises herbes, comme par exemple le chénopode, s'allongent très rapidement après une fertilisation riche en azote. | ||
* '''Persistance des semences dans le sol''' : la plupart des graines de mauvaises herbes peuvent survivre longtemps dans le sol, mais ce n’est pas le cas pour plusieurs espèces de graminées comme la sétaire ou pour quelques dicotilédones telles que le radis sauvage et le galinsoga. L’établissement d’une prairie ou l’enfouissement exceptionnellement profond des graines (sans les remonter à la surface l’année suivante) peuvent alors s’avérer des techniques intéressantes. | * '''Persistance des semences dans le sol''' : la plupart des graines de mauvaises herbes peuvent survivre longtemps dans le sol, mais ce n’est pas le cas pour plusieurs espèces de graminées comme la sétaire ou pour quelques dicotilédones telles que le radis sauvage et le galinsoga. L’établissement d’une prairie ou l’enfouissement exceptionnellement profond des graines (sans les remonter à la surface l’année suivante) peuvent alors s’avérer des techniques intéressantes. | ||
* '''Rapidité du cycle de vie''' : Certaines mauvaises herbes, telles le galinsoga, complètent plusieurs cycles de vie dans une année. La technique de la jachère courte peut donc être efficace ces mauvaises herbes. | * '''Rapidité du cycle de vie''' : Certaines mauvaises herbes, telles le galinsoga, complètent plusieurs cycles de vie dans une année. La technique de la jachère courte peut donc être efficace ces mauvaises herbes. | ||
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* '''Similarité des cycles de vie''' : il arrive qu’une culture et une espèce de mauvaise herbe aient un cycle de vie semblable. C’est ainsi que le pourpier, par exemple, est bien adapté au cycle de production des carottes semées tardivement. | * '''Similarité des cycles de vie''' : il arrive qu’une culture et une espèce de mauvaise herbe aient un cycle de vie semblable. C’est ainsi que le pourpier, par exemple, est bien adapté au cycle de production des carottes semées tardivement. | ||
Plusieurs fiches détaillées portant sur la biologie de certaines mauvaises herbes annuelles (moutardes, herbe à poux, crucifères, sétaires et galinsoga) et les méthodes de lutte qui s’y rattachent sont disponibles sur Agri-Réseau (voir Duval 2007a, 2007b; Weill 2007a et 2007b). | Plusieurs fiches détaillées portant sur la biologie de certaines mauvaises herbes annuelles (moutardes, herbe à poux, crucifères, sétaires et galinsoga) et les méthodes de lutte qui s’y rattachent sont disponibles sur Agri-Réseau (voir [[Guide 06-01-R|Duval 2007a, 2007b; Weill 2007a et 2007b]]). | ||
=== Les mauvaises herbes vivaces === | === Les mauvaises herbes vivaces === | ||
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* le souchet : ce dernier produit de petits tubercules dont la dormance est de plusieurs années; il peut aussi repousser plus d’une fois è partir du même tubercule après la destruction des plantules. Il faut le détruire assez tôt dans sa période de croissance afin de l’empêcher de produire d’autres tubercules. | * le souchet : ce dernier produit de petits tubercules dont la dormance est de plusieurs années; il peut aussi repousser plus d’une fois è partir du même tubercule après la destruction des plantules. Il faut le détruire assez tôt dans sa période de croissance afin de l’empêcher de produire d’autres tubercules. | ||
Pour plus d’information sur ces mauvaises herbes, consulter les fiches appropriées sur Agri-Réseau (voir Duval 2005, 2007c; Weill 2005a, 2005b et 2007c). | Pour plus d’information sur ces mauvaises herbes, consulter les fiches appropriées sur Agri-Réseau (voir [[Guide 06-01-R|Duval 2005, 2007c; Weill 2005a, 2005b et 2007c]]). | ||
=== Stade de développement des mauvaises herbes === | === Stade de développement des mauvaises herbes === | ||
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== Tolérance aux mauvaises herbes == | == Tolérance aux mauvaises herbes == | ||
À partir d’un certain stade de leur croissance, la plupart des cultures peuvent tolérer la présence de mauvaises herbes, même quand celles-ci ont de vraies feuilles, sans subir de perte de rendement (Lichtenhahn ''et al''., 2002). Les cultures considérées comme tolérantes sont celles pour lesquelles on peut accepter la présence de mauvaises herbes à partir du milieu de leur période de croissance environ. Il s’agit notamment des crucifères, des betteraves, des carottes et des laitues. Par contre, les cultures comme le poireau et l’oignon sont considérées comme non tolérantes. Il faut désherber jusqu’au dernier tiers de leur période de croissance. Le mesclun, le persil, l’épinard et autres légumes à couper doivent être désherbés tout au long de la saison, car on ne peut se permettre de récolter des mauvaises herbes avec la culture. | À partir d’un certain stade de leur croissance, la plupart des cultures peuvent tolérer la présence de mauvaises herbes, même quand celles-ci ont de vraies feuilles, sans subir de perte de rendement ([[Guide 06-01-R|Lichtenhahn ''et al''., 2002]]). Les cultures considérées comme tolérantes sont celles pour lesquelles on peut accepter la présence de mauvaises herbes à partir du milieu de leur période de croissance environ. Il s’agit notamment des crucifères, des betteraves, des carottes et des laitues. Par contre, les cultures comme le poireau et l’oignon sont considérées comme non tolérantes. Il faut désherber jusqu’au dernier tiers de leur période de croissance. Le mesclun, le persil, l’épinard et autres légumes à couper doivent être désherbés tout au long de la saison, car on ne peut se permettre de récolter des mauvaises herbes avec la culture. | ||
Malgré le fait que la présence de mauvaises herbes soit tolérée par certaines cultures à partir d’une certaine période, il vaut mieux les faucher ou les arracher avant qu’elles produisent des graines viables pour empêcher leur reproduction. Cela peut être fait à la main de façon sélective. Il faut aussi considérer que la présence de mauvaises herbes au moment de la récolte peut nuire considérablement aux opérations en les ralentissant, en augmentant le temps de nettoyage ou en bloquant tout simplement les équipements. | Malgré le fait que la présence de mauvaises herbes soit tolérée par certaines cultures à partir d’une certaine période, il vaut mieux les faucher ou les arracher avant qu’elles produisent des graines viables pour empêcher leur reproduction. Cela peut être fait à la main de façon sélective. Il faut aussi considérer que la présence de mauvaises herbes au moment de la récolte peut nuire considérablement aux opérations en les ralentissant, en augmentant le temps de nettoyage ou en bloquant tout simplement les équipements. | ||
Dans certains cas, il vaut mieux abandonner une culture et la détruire plutôt que de s’engager dans de coûteux frais de désherbage manuel pour la sauver de l’envahissement par les mauvaises herbes. Comment prendre cette décision ? Le coût total du désherbage manuel (entre 1 000 $ et 4 000 $ par hectare et même plus, selon la culture) ne devrait jamais dépasser le tiers de la valeur brute de la culture (Lichtenhahn ''et al''., 2002). Pour éviter de se retrouver dans cette situation fâcheuse, il faut tout mettre en œuvre pour prévenir et réduire la pression des mauvaises herbes. Il est impératif d’implanter les cultures dans des champs propres et de garder le contrôle des mauvaises herbes. | Dans certains cas, il vaut mieux abandonner une culture et la détruire plutôt que de s’engager dans de coûteux frais de désherbage manuel pour la sauver de l’envahissement par les mauvaises herbes. Comment prendre cette décision ? Le coût total du désherbage manuel (entre 1 000 $ et 4 000 $ par hectare et même plus, selon la culture) ne devrait jamais dépasser le tiers de la valeur brute de la culture ([[Guide 06-01-R|Lichtenhahn ''et al''., 2002]]). Pour éviter de se retrouver dans cette situation fâcheuse, il faut tout mettre en œuvre pour prévenir et réduire la pression des mauvaises herbes. Il est impératif d’implanter les cultures dans des champs propres et de garder le contrôle des mauvaises herbes. | ||
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Version du 2022-06-13 à 15:20:16
Portail - Opérations
En maraîchage diversifié, le désherbage manuel est, avec la récolte, l’opération pour laquelle le coût de main-d’œuvre est le plus important. Toute réduction des coûts de désherbage manuel a donc un impact direct sur les profits de l’entreprise. Cela nécessite toutefois de connaître la biologie des mauvaises herbes et autres notions de base pour optimiser les travaux de désherbage, d’adopter des moyens de prévention, de choisir des méthodes culturales appropriées et de s’équiper pour le désherbage mécanique lorsque la grandeur de la ferme le justifie, soit environ deux hectares et plus. Ce dernier investissement est généralement rentabilisé dans la première année ou les premières années.
Biologie des mauvaises herbes
Les méthodes de prévention contre les mauvaises herbes sont très nombreuses et varient selon qu’il s’agit d’annuelles ou de vivaces. En maraîchage, même s’il y a des exceptions, les vivaces sont souvent moins problématiques que les annuelles, car le travail du sol assez intensif qui est habituellement pratiqué nuit aux parties souterraines qui leur servent de réserves. Non seulement la répression des mauvaises herbes annuelles est-elle très différente de celle des vivaces, mais il existe aussi plusieurs différences à l’intérieur de ces deux groupes. Il est difficile de connaître les particularités de chaque mauvaise herbe, en particulier les annuelles qui sont nombreuses. Toutefois, lorsqu’une mauvaise herbe pose un problème majeur sur la ferme, il est important de connaître sa biologie afin de pouvoir mettre en place des méthodes de répression adéquates.
Bien que les différentes espèces de mauvaises herbes puissent être indicatrices de certaines conditions du sol, il est plutôt rare de pouvoir réaliser un diagnostic définitif de cette façon (voir Tableau 1). Il faudrait, pour ce faire, que ces plantes soient en milieu quasi naturel (une terre abandonnée par exemple); en champ cultivé, c’est rarement le cas.
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