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En plus du principe d’alternance, plusieurs facteurs déterminent concrètement la rotation et, parfois, sa modification dans le temps. En voici quelques-uns :
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{{Bandeau Source du contenu GGG 2009}}
<p class="lead">La mise en place d’une rotation est une pratique importante en maraîchage biologique. Elle constitue l’outil de base dans lequel s’inscrivent toutes les autres interventions. Une gestion adéquate de la fertilité ne peut se faire qu’avec une bonne rotation. Ce chapitre aborde les aspects pratiques de la mise en place d’une rotation. Ces sujets sont aussi couverts, de façon plus globale et extensive, dans les ouvrages suivants :</p>


* la superficie disponible. L’idéal est d’alterner une année d’engrais vert (ou une à deux années de foin) et une à trois années de légumes. La fréquence à laquelle on peut consacrer une ou plusieurs saisons à un engrais vert ou à du foin dans la rotation dépend de la superficie disponible;
* ''[https://www.craaq.qc.ca/Publications-du-CRAAQ/la-culture-biologique-des-legumes/p/PEDI0200 La culture des légumes biologiques]'' (La France, 2007);
* les contraintes de la ferme (types de sol, accessibilité de l’irrigation, drainage de surface ou souterrain, etc.);
* ''[https://www.sare.org/resources/crop-rotation-on-organic-farms/ Crop rotation on organic farms]'' (Mohler et Johnson, 2009);
* les risques de maladies et de ravageurs. Par exemple, dans le but de prévenir des maladies, il est nécessaire de maintenir un intervalle de 4 ans entre deux cultures de crucifères sur une même parcelle. Cette exigence s’applique aussi à d’autres familles de légumes selon les maladies présentes;
* ''[https://www.farmerspreadsheetacademy.com//replay Build a better crop plan]'' (Brisebois, D.)
* le contrôle des mauvaises herbes. Il faut prévoir un semis de légumes tardifs (dernier semis de brocoli ou de laitue) l’année qui suit une culture salissante (carotte<ref><p>Une culture salissante coûte plus cher à sarcler, mais devrait être propre.</p></ref>, oignon). Cela donne la possibilité de faire plusieurs faux-semis avant la culture suivante et donc de bien nettoyer la parcelle;
* la nécessité de semer des engrais verts. Ce semis est primordial pour améliorer le contrôle des mauvaises herbes (à condition qu’il ne soit pas envahi de mauvaises herbes) et pour apporter de l’azote aux cultures. Lorsque la ferme n’est pas mécanisée, le semis d’engrais vert peut être facilement réalisé planche par planche. Lorsque la ferme est mécanisée, il peut être intéressant de regrouper les cultures qui sont semées tardivement afin de semer un engrais vert avant les semis, et de regrouper les cultures récoltées tôt afin de semer un engrais vert après la récolte.


Lorsque l’on planifie une culture de légumes après une prairie de plusieurs années, deux paramètres importants sont à considérer :
En maraîchage diversifié, la rotation a pour objectifs de :


* le chiendent. Il faut l’éliminer l’année précédant la production de légumes. Pour y arriver, une jachère d’environ 5 semaines est nécessaire en été (voir le chapitre 18, ''Mauvaises herbes''). Il ne faut surtout pas labourer la prairie, car le chiendent sera enfoui trop profondément pour pouvoir être détruit lors de la jachère. Idéalement, la prairie doit être travaillée à l’aide d’outils à dents. Pour plus de détails, consulter le document de Jean Duval (2005);
* réduire l’incidence des insectes et des maladies;
* les vers fil de fer (ou larves de taupins) et les vers blancs. Ils peuvent être abondants dans les vieilles prairies de graminées ou dans les vieux pâturages. Ils deviennent alors un problème pour les légumes durant les deux années qui suivent la destruction de la prairie.
* minimiser les populations de mauvaises herbes;
* maintenir la fertilité du sol;
* permettre de gérer les épandages de matières fertilisantes;
* permettre aux racines d’exploiter l’ensemble de la couche arable;
* maximiser les rendements;
* maintenir le niveau d’humus dans le sol et le renouveler;
* améliorer l’état du sol en planifiant les opérations nécessaires au bon moment (nivelage, sous-solage, etc.);
* minimiser l’érosion.


Selon les contraintes, plusieurs grands types de rotation peuvent être mis en place dans une même entreprise agricole.
Pour atteindre ces objectifs, on peut appliquer le principe d’alternance de diverses façons :
 
<blockquote class="bg-light my-2 px-3">
« Nous avons trois rotations différentes, établies en fonction des éléments suivants :
 
* le grand nombre d’espèces cultivées sur la ferme;
* la variabilité des sols (texture allant du sable loameux au loam argileux);
* la capacité d’irrigation limitée en raison de l’absence de sources d’eau permanentes;
* la nécessité de regrouper des parcelles selon leurs besoins en fertilisation pour arriver à produire un PAEF (plan agroenvironnemental de fertilisation) relativement facilement. »
 
<p class="blockquote-footer">Robert St-Arnaud, ferme Campanipol</p>
</blockquote>


* alterner les familles de légumes;
* alterner les cultures salissantes<ref><p>La notion de cultures dites « nettoyantes » ou « salissantes » peut varier selon la gestion. Certains producteurs trouvent, par exemple, que les courges d’hiver, les pommes de terre et même les brocolis qui n’ont pas été détruits assez tôt après la récolte peuvent être plus salissants que les carottes.</p></ref> (carotte, oignon et pois) et des cultures nettoyantes (cultures produisant beaucoup de feuillage et poussant rapidement ou pouvant être bien sarclées, comme la pomme de terre);
* intégrer une culture dite « régénératrice du sol » comme un engrais vert pendant une saison complète ou, mieux, une prairie dans la séquence de rotation;
* alterner les cultures exigeantes (brassicacées, solanacées) et les cultures peu ou moyennement exigeantes (la plupart des légumes racines, les cucurbitacées et quelques légumes feuilles);
* alterner les légumes à enracinement superficiel (laitue, oignon, choux, brocoli, chou-fleur, céleri, poireau, épinard), des légumes à enracinement intermédiaire (haricot, pois, pomme de terre, carotte, betterave, bette à cardes, concombre, courge d’été, aubergine, piment, rutabaga, navet) et des légumes à enracinement profond (endive, panais, tomate, citrouille, melon d’eau, courge d’hiver).
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Dernière version du 2023-02-09 à 14:48:46

Production


Le contenu qui suit est issu de :

Weill, A. et J. Duval. (2009). Guide de gestion globale de la ferme maraîchère biologique et diversifiée. Équiterre.

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La mise en place d’une rotation est une pratique importante en maraîchage biologique. Elle constitue l’outil de base dans lequel s’inscrivent toutes les autres interventions. Une gestion adéquate de la fertilité ne peut se faire qu’avec une bonne rotation. Ce chapitre aborde les aspects pratiques de la mise en place d’une rotation. Ces sujets sont aussi couverts, de façon plus globale et extensive, dans les ouvrages suivants :

En maraîchage diversifié, la rotation a pour objectifs de :

  • réduire l’incidence des insectes et des maladies;
  • minimiser les populations de mauvaises herbes;
  • maintenir la fertilité du sol;
  • permettre de gérer les épandages de matières fertilisantes;
  • permettre aux racines d’exploiter l’ensemble de la couche arable;
  • maximiser les rendements;
  • maintenir le niveau d’humus dans le sol et le renouveler;
  • améliorer l’état du sol en planifiant les opérations nécessaires au bon moment (nivelage, sous-solage, etc.);
  • minimiser l’érosion.

Pour atteindre ces objectifs, on peut appliquer le principe d’alternance de diverses façons :

  • alterner les familles de légumes;
  • alterner les cultures salissantes[1] (carotte, oignon et pois) et des cultures nettoyantes (cultures produisant beaucoup de feuillage et poussant rapidement ou pouvant être bien sarclées, comme la pomme de terre);
  • intégrer une culture dite « régénératrice du sol » comme un engrais vert pendant une saison complète ou, mieux, une prairie dans la séquence de rotation;
  • alterner les cultures exigeantes (brassicacées, solanacées) et les cultures peu ou moyennement exigeantes (la plupart des légumes racines, les cucurbitacées et quelques légumes feuilles);
  • alterner les légumes à enracinement superficiel (laitue, oignon, choux, brocoli, chou-fleur, céleri, poireau, épinard), des légumes à enracinement intermédiaire (haricot, pois, pomme de terre, carotte, betterave, bette à cardes, concombre, courge d’été, aubergine, piment, rutabaga, navet) et des légumes à enracinement profond (endive, panais, tomate, citrouille, melon d’eau, courge d’hiver).
Sommaire du guide
Mots clés

Aucun mot clé.

  1. La notion de cultures dites « nettoyantes » ou « salissantes » peut varier selon la gestion. Certains producteurs trouvent, par exemple, que les courges d’hiver, les pommes de terre et même les brocolis qui n’ont pas été détruits assez tôt après la récolte peuvent être plus salissants que les carottes.

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