La formule ASC

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Guide 01-02-04
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Gestion


Le contenu qui suit est issu de :

Weill, A. et J. Duval. (2009). Guide de gestion globale de la ferme maraîchère biologique et diversifiée. Équiterre.

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Avantages

La commercialisation est assurée d’avance avec la formule ASC. Contrairement au marché, ce qui est cueilli est déjà vendu. Cela permet de faire une bonne planification, tant au niveau financier que de la main-d’œuvre. Comme les paniers sont payés en début de saison, le financement à court terme est beaucoup plus facile. Le contact régulier avec les clients crée aussi un lien de fidélité et rend certainement les « partenaires » plus conscients des aléas de l’agriculture. Il faut aussi bien expliquer ce qui se passe. Ainsi, les clients peuvent être plus tolérants à l’égard de l’imperfection de certains légumes dans leurs paniers et comprendre que des cultures peuvent être moins réussies certaines années.

« Nous faisons très peu de mise en marché à part l’ASC, sauf pour les surplus et un peu de carottes produites spécialement pour un revendeur. Ce que je vois comme avantage dans cette façon de fonctionner, c’est que l’on est concentré uniquement sur l’ASC; on n’est pas tenté d’écouler le premier choix dans les marchés ou les magasins d’alimentation. Pour ma part, je n’y vois pas vraiment d’inconvénients. »

Désavantages

Bien que la vente en ASC soit souvent présentée comme une façon de débuter en maraîchage, ce n’est pas une formule techniquement facile pour les débutants. En effet, ce type de commercialisation fait appel à de grandes capacités de gestion de la part des propriétaires. Les légumes doivent être produits au bon moment. De plus, une grande variété de légumes doit être offerte, et ce, durant une longue période. Certains producteurs trouvent qu’une telle formule exige beaucoup d’administration; tous les clients doivent être contactés, la collecte de l’argent peut être fastidieuse, surtout quand des chèques rebondissent. Au printemps, il y a beaucoup d’appels, principalement de nouveaux clients qui connaissent mal la formule et à qui il faut en expliquer le fonctionnement. La vente en ASC exige aussi beaucoup de temps et d’organisation au niveau du transport. Il y a souvent plusieurs livraisons à faire, et ce, à plusieurs points de chute. Il faut bien évaluer le temps de présence nécessaire aux point de chute, surtout pour les petits groupes.

L’expérience d’une ferme

« Dans les paniers, il est important d’avoir en abondance les légumes que les gens aiment, comme les pommes de terre, les carottes et les oignons. Il faut aussi y mettre régulièrement des laitues, des courgettes, des concombres et des tomates. En troisième lieu viennent les légumes moins communs comme les choux-raves, les navets, les bettes à cardes, etc.

Cela vaut la peine d’avoir un panier d’échange, dans lequel les clients pourront choisir des légumes de remplacement, le cas échéant. C’est un bon moyen d’identifier les légumes que les gens aiment moins afin d’en ajuster la fréquence de distribution.

Avant, nous livrions à beaucoup d’endroits. Nous trouvons maintenant que c’est plus simple et plus rapide d’aller à Montréal, même si c’est beaucoup plus loin. Les gens de la région achètent nos produits au marché public. »

Les différentes possibilités de la formule ASC

Au moment de décider d’un mode de fonctionnement, selon la situation géographique de la ferme, plusieurs possibilités sont à considérer :

  • livrer les paniers à un point de chute ou faire venir les partenaires à la ferme;
  • préparer les paniers d’avance ou faire assembler les paniers par les partenaires.

Certaines formules peuvent être assez originales comme c’est le cas pour Les Jardins de St-Félicien.

« Nous avons 130 partenaires environ, la plupart habitant Saint-Félicien. La grande majorité d’entre eux viennent directement chercher leurs légumes à la ferme. Les partenaires qui résident trop loin pour venir à la ferme se sont regroupés et, une fois par semaine, nous envoyons leur commande, par transporteur, à un point de chute où ils vont la chercher. Pour que cela vaille la peine, question coût de transport, nous demandons aux gens intéressés par la formule de former des groupes d'au moins dix partenaires. Ils versent 250 $ au début, dont 15 $ va à Équiterre. Les partenaires qui viennent à la ferme choisissent les légumes qu’ils veulent. Les partenaires qui résident plus loin commandent les légumes de leur choix par l’intermédiaire de leur regroupement. Quand le montant de 235 $ est épuisé, plusieurs remettent de l'argent dans leur compte, tandis que d'autres préfèrent payer à chaque visite. Dans les deux cas, ils continuent de bénéficier des avantages (rabais pour certains légumes) des partenaires jusqu'au premier avril de l'année qui suit. C'est à ce moment que nos partenaires renouvellent leur adhésion.

Notre comptoir (qui est aussi notre point de chute) est ouvert de mai à novembre (six mois par année, six jours par semaine). En hiver, le comptoir est ouvert un samedi sur deux. Les clients qui ne sont pas partenaires peuvent aussi venir acheter des légumes durant les périodes d’ouverture.

Nous avons aussi développé des spécialités pour le marché régional : asperges, tomates cerises, ail et choucroute. Nous vendons à quelques restaurants, certains supermarchés et des commerces de spécialité (principalement la choucroute). Certains produits viennent de l’extérieur : œufs, fromage, miel, fraises, maïs et carottes d’hiver.

Avec trois autres fermes, nous sommes en train de mettre en place une forme de regroupement de mise en marché. Nos objectifs principaux sont une politique commune de prix, la mise en commun de la publicité et, éventuellement, un système de distribution. »

Beaucoup de fermes en ASC vendent leurs surplus de légumes à d’autres fermes ou à des entreprises qui font uniquement des paniers. Certains vendent aussi des produits à des épiceries locales. Généralement, ces marchés restent secondaires par rapport à l’ASC.

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