Acidité et pH
Guide 04-01-03
Le contenu qui suit est issu de :
Weill, A. et J. Duval. (2009). Guide de gestion globale de la ferme maraîchère biologique et diversifiée. Équiterre.
Pour contribuer, vous pouvez commenter (en bas de page) ou démarrer une discussion sur le sujet (bouton « … » en haut à droite). Pour modifier le contenu, veuillez contacter les auteur·rices ou écrire à l’équipe du WM. Pour suivre l'évolution de cette page, sélectionnez l'option à cet effet dans le menu "...".
Les apports de chaux aident à la structuration du sol et, par conséquent, à son drainage et son aération. Ils aident aussi au travail des vers de terre et des bactéries. Le pH est, en général, un reflet de l’état calcique du sol. Un pH eau de 6,5 est l’objectif général à atteindre, car il convient à la plupart des cultures. Sur une ferme biologique très diversifiée, il n’est pas intéressant de maintenir le pH bas pour contrer la gale commune dans la pomme de terre ou, au contraire, de le garder très élevé pour éviter la hernie des crucifères. On privilégiera plutôt la culture de variétés de pomme de terre résistantes à la gale et le respect d’une rotation suffisamment longue pour prévenir la hernie.
Au Québec, il est plutôt rare qu’un sol n’ait jamais besoin de chaux. Hormis quelques sols calcaires (exemple : série Saint-Bernard), le climat humide et les récoltes font en sorte que le sol perd constamment du calcium. À un prix de 30 à 50 $ la tonne selon les régions, la chaux demeure la façon la plus économique de remplacer le calcium. Les quantités de chaux à apporter sont déterminées en fonction du pH cible et du pH tampon fourni par l’analyse de sol (voir la section Les analyses de sol). Le Guide de référence en fertilisation, 2e édition (CRAAQ, 2013) contient un tableau à cet effet. Les quantités de chaux requises peuvent aussi être obtenues d’un conseiller agricole.
Deux problèmes sont fréquemment rencontrés sur les petites fermes maraîchères relativement au chaulage :
- l’accessibilité des parcelles aux camions d’épandage de chaux et l’épandage sur celles-ci (Figure 1);
- la gestion de petits volumes, lesquels ne justifient pas l’achat et l’épandage de 30 tonnes de chaux à la fois, la grosseur habituelle d’un chargement.
Une solution à ces problèmes consiste à se faire livrer, si possible, une petite quantité de chaux, sinon à l’entreposer sous bâche et procéder soi-même au chaulage avec un petit épandeur loué à la compagnie qui vend la chaux, ou encore un épandeur à engrais tiré derrière le tracteur. Certains modèles d’épandeurs coniques portés sur le tracteur et mus par la prise de force peuvent aussi convenir à cette tâche (Figure 2). Il est important de bien calibrer l’épandeur afin d’assurer une application uniforme.
Il est intéressant d’appliquer une petite quantité de chaux une fois par année, plutôt qu’une plus grosse quantité à l’occasion. La vie du sol s’en trouvera favorisée, surtout en sol léger. En effet, une application excessive de chaux peut conduire à des problèmes de carence induite en oligo-éléments dans les sols légers.
Dans les sols très légers et à la reprise d’une terre abandonnée, le magnésium peut aussi être à un niveau très bas (moins de 100 kg/ha). Il faut alors préférer la chaux magnésienne ou dolomitique à la chaux ordinaire (aussi appelée calcique). Si l’analyse de sol révèle un pH élevé (supérieur à 7) mais que le sol est pauvre en calcium, on pourra considérer des apports de gypse. Le gypse est plus coûteux, mais a l’avantage d’apporter du calcium sans augmenter le pH.