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Le piment et les brassicacées à la Ferme coopérative Tourne-sol
Daniel Brisebois a abordé relativement tôt les méthodes de sélection, qu’il a perfectionnées au cours de quinze saisons d’essais et erreurs. Au travers de la boutique en ligne de la Ferme coopérative Tourne-sol, il vise à offrir des variétés à pollinisation qu’il cultive pour leur qualité et pour les adapter à sa région. Parfois, l’exercice de sélection devient encore plus créatif.
Dans le piment, par exemple, Daniel a appris à identifier des mutations lorsqu’elles se présentaient. Sa variété Carrot Bomb est issue d’un plant hors-type qui portait des fruits ronds et petits, différent du reste des plants de Bulgarian Carrot qui ont le fruit orange de forme allongé. Plus récemment, il a identifié un plant hors-type d’un poivron de type corné supposément doux, mais qui était en fait épicé. Même si les piments ont tendance à s'auto polliniser, des croisements accidentels peuvent arriver ! Une fois ces hors-types identifiés et re-semés, Daniel a appris qu’il était mieux d’éviter de conserver les semences des plants peu vigoureux, même si le fruit (forme, goût) présentait des qualités intéressantes.
C’est la famille des brassicacées qui a pleinement capté l’attention de Daniel. Il a appris à apprécier les qualités, leur rusticité et la pigmentation de la famille des choux. Il a été surpris d’observer autant de variabilité au sein du sous-groupe brassica rapa. Il s’est attardé à sélectionner les plantes mères et épurer les indésirables pour avoir une moutarde plus tolérante au gel, un tatsoi plus mauve et aux feuilles arrondies et des radis plus uniformes. Les améliorations rapides, d’année en année, l’ont encouragé à continuer. Il utilise maintenant son Tatsoi Arc-en-Ciel pour augmenter la couleur mauve d’autres brassicacées.
J'adore les accidents dans le jardin. Deux choses que vous ne pensiez pas croiser finissent par se croiser et vous obtenez quelque chose d'excitant. Je suis toujours à la recherche de ces occasions inattendues d'ouvrir de nouvelles portes.
Un des projets de plus longue haleine pour Daniel a été son projet de radis d’hiver à peau noire et chaire rose. Il a démarré ce projet en 2007 après avoir rencontré Frank Morton, un agriculteur-sélectionneur réputé, à une conférence. Daniel est parti de six belles racines de chaque parent, un radis noir et un radis melon d’eau et a laisser libre cours aux pollinisateurs. Il a récolté les semences de chaque parent séparément, qu’il a de nouveau semées séparément. A ce stade-ci, plusieurs individus étaient le résultat d’un croisement, mais ce ne sera qu’ à la génération suivante (F3) que la diversité s’exprimera à son plein potentiel. En 2012, 10% de la population initiale démontraient des caractéristiques souhaitées, tandis qu’en 2019, cette proportion atteignait 70%.
Pour Daniel, il est important d'être ouvert à apprendre de ces erreurs lorsqu’on démarre un exercice de sélection et de s’attendre à des imprévus qui peuvent faire dérailler le projet. Il a appris à mieux gérer ses notes et observations, ainsi qu’à toujours garder des échantillons de chaque génération au cas où il devait retourner en arrière.
L'amélioration des plantes m'apprend sans cesse à quel point j'en sais peu. Je sélectionne un caractère et, au moment où il commence à se stabiliser, je découvre un autre caractère que j'aurais dû sélectionner et je dois revenir à une ou deux générations en arrière pour retrouver une plus grande diversité génétique. Avec le temps, je pense avoir une meilleure idée de ce que je fais, mais c'est toujours une leçon d'humilité que de travailler avec des êtres vivants qui ont leur propre idée de ce qu'ils veulent faire.