Catherine Wallenburg - Semences Nordiques
Le contenu qui suit est issu de :
Martorell, H. (2021). Sème l'avenir.
Pour contribuer, vous pouvez commenter (en bas de page) ou démarrer une discussion sur le sujet (bouton « … » en haut à droite). Pour modifier le contenu, veuillez contacter les auteur·rices ou écrire à l’équipe du WM. Pour suivre l'évolution de cette page, sélectionnez l'option à cet effet dans le menu "...".
Les haricots jaunes chez Semences Nordiques
Catherine gère à elle seule un acre réparti en trois champs isolés où elle cultive 110 variétés pour de la semence qu’elle commercialise via son entreprise, Semences Nordiques. Chaque saison, elle observe le comportement des plantes issues de ses semences souches afin de garder les meilleurs plantes-mères. À terme, elle espère que ces cultures soient plus adaptées aux conditions pédoclimatiques de l’Outaouais.
Depuis 2020, Catherine s’est livrée à un exercice plus poussé de sélection pour le développement d’un haricot jaune nain plus facile à récolter.
J’ai d’abord voulu identifier s’il y avait des haricots nains sur le marché qui n’avaient pas des cous fragiles. En discutant avec James Myers, un chercheur de Oregon State University, j’ai appris que c’est une variante génétique qui date du début du 20e siècle. Beaucoup des variétés en usage commerciale aujourd’hui auraient comme parent la variété Brittle Wax.
C’est dans le cadre de la Organic Seed Growers Conference en Oregon que Catherine rencontre James Myers, un chercheur qui dirige un programme de sélection consacré aux légumes frais (pois, brocoli, tomate, poivron et courges). Ils s’entretiennent sur d’éventuels parents pour un croisement. Catherine décide d’aménager un essai de neuf variétés avec les semences fournies par le chercheur. Une des variétés à l’essai se démarque, n'aillant pas le trait des cosses fragiles. Son goût est excellent, par contre les plants sont un peu grimpants et les rendements sont faibles. Deux autres variétés se démarquent pour leur goût, rendement et pour un plant nain et bien droit. Après avoir compilé ses notes par pointage et par observation, trois des variétés se démarquent.
Pour tenter d’avoir une variété à la fois productive et facile à récolter, elle planifie de faire les pollinisations dès l’hiver dans des pots qu’elle place à la fenêtre de son salon. Elle a pour objectif de faire des croisements réciproques femelle-mâle de deux combinaisons possibles et ainsi avoir quatre hybrides à partir desquelles sélectionner. Elle doit cependant composer avec un faible nombre de fleurs qui avortent facilement. Le haricot est une légumineuse à forte tendance autogame qui s'autopollinise avant même l’ouverture des fleurs. L’étape de croisement pour le haricot nécessite de la pratique.
C’était la première fois que je tentais de croiser des haricots. Je pensais initialement avoir eu du succès, mais par la suite beaucoup de fruits et de fleurs ont avorté. Je pense que le taux d’humidité était peut-être trop bas, mais je ne suis pas certaine.
La génération F1 (suite au croisement) n’était pas concluante, mais m’a permis d’accroître la population. La génération F2 démontrent une plus grande variabilité, dont certains plants productifs et dont les haricots ne sont pas cassants.