Guide 05-04-02

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Concombres de serre

Il est possible de cultiver différentes variétés de concombres en serre. Les plus populaires sont les concombres anglais et les concombres libanais. Il s'agit de fruits apyrène (sans graines) et parthénocarpique, signifiant que les fleurs n'ont pas besoin d'être fécondée. Sur les sites de semenciers anglophones, il faut chercher la mention "seedless". De nombreuses variétés destinées aux serres n'auront que des fleurs femelles sur le plant.

Le calendrier de production du concombre est différent de celui de la tomate. Il faut compter 50 jours entre le semis et la première récolte. Les transplants seront prêts à être transplantés au bout de 21 jours.

Le tableau suivant présente un exemple typique de calendrier de production de concombres de serre sur une ferme maraîchère diversifiée. La première récolte est estimée au 1er juin. Il peut être adapté en fonction de la mise en marché ou d'autres considérations de l'entreprise.

Tableau : exemple de calendrier (simplifié) pour la production de concombres de serre

Période Étapes Délais (jour) Stade physiologique
mi-avril Semis Germination
début mai Espacement final (15 plants/m2) 12 2 feuilles
mi-mai Transplantation 9 4 à 5 feuilles
début juin Récolte 28 Fruits mûrs

Il n'est pas recommandé de repiquer les concombres, car le collet et les racines sont sensibles aux bris. Il est donc souhaitable de les semer directement dans des pots de 10 cm (4 po) que l'on espacera à raison de 15 plants/² au bout de 2 semaines, ou lorsque les feuilles se touchent.

TEMPÉRATURE DE CROISSANCE

DENSITÉ DE PLANTATION

Quand on transplante, il est important de mettre le sol de la motte des plants au même niveau que le sol de la serre pour prévenir la pourriture du collet. Le concombre est très fragile à des températures du sol trop basses (moins de 18 °C), celles-ci favorisant les attaques de Pythium et entraînant la pourriture du collet. Pour plus d’information sur les principales maladies fongiques responsables de chancres sur la tige et au collet du concombre de serre, voir Lacroix (2003).

La conduite de la culture ressemble à celle de la tomate pour ce qui est de la fertilisation. La taille est différente toutefois. À chaque nœud, on trouvera une vrille, un gourmand et un fruit. En serre spécialisée, il est de mise de tailler les vrilles et les gourmands. Pour les concombre anglais, il est souhaitable de tailler les fruits jusqu'au 7e nœud. Ensuite, on taillera une fleur sur deux, afin de conserver 1 fruit sur chaque 2 nœuds. Cette taille donnera une charge en fruits de 1-0-1-0 si on prend l'exemple sur 4 nœuds. Pour les concombres libanais, il faudra tailler les premières fleurs jusqu'au 5e nœuds. Par la suite, la charge en fruit sera établie en fonction de la vigueur des plants. Plus un plants est vigoureux, plus on gardera de fruits. Il est donc possible de bâtir des séquences de fruits (sur 4 nœuds) de 1-1-1-1, 2-2-2-2, ou même 3-3-3-3. La séquence doit rester simple à expliquer si on travaille avec des employé.e.s.

Quant au tuteurage, les 2 principales méthodes sont en "V", comme pour la tomate, ou en "parapluie". Le tuteurage en "V" permet une bonne répartition de la lumière sur les feuilles, mais est plus facile à opérer lorsque la serre est haute. Quant au système "parapluie", il est plus artistique, mais moins prenant en temps. Pour le mettre en place, il faut installer une broche de culture à 1,9m de haut (environ 6 pieds). Lorsque le point de croissance atteint le sommet de la broche, on doit le tailler. On laisse 2 ramifications (gourmands) débourrer à partir des bourgeons axillaires. Le plant formera un "T". Il faut enrouler ces ramifications autour de la broche de culture jusqu'à l'obtention de 3 à 4 nœuds qui retomberont ensuite (ne pas les tuteurer). À environ 1m de haut (mi-hauteur de la broche), il faut tailler à nouveau les têtes et laisser d'autres rameaux secondaires partir du haut. Lorsque la première récolte sera complétée sur les premiers rameaux tombants, il faudra les tailler pour laisser la place aux rameaux subséquents.

Une autre technique consiste à enrouler la tête du plant lorsqu'elle atteint le sommet de la broche afin de la faire courir à l'horizontal. Le plant formera donc un "L" inversé. Une fois que la tête atteindra le plant suivant, il faudra lui couper la tête. On peut alors décider de conserver les ramifications des nœuds 2 et 4 sur l'axe horizontal, que l'on coupera également à mi-chemin du sol. L'idée étant de renouveler les rameaux au fil du temps, afin d'assurer une production constante.

Le concombre doit aussi être effeuillé. Cette tâche doit être adapté en fonction du type de tuteurage utilisé. Dans le cas du palissage en "V", les vieilles feuilles seront dans le bas du plant, tandis que pour la technique parapluie, elles seront en haut. Dans les 2 cas, on priorise de tailler les vieilles feuilles sénescentes, desséchées ou malades, bref, celles qui ne servent plus à rien.

Il faut éviter de mettre des cucurbitacées à l’extérieur près des serres pour ne pas attirer la chrysomèle rayée du concombre et d’autres ravageurs spécialisés. On peut aussi installer des moustiquaires pour empêcher les chrysomèles d’entrer dans la serre.

Les concombres de serre anglais sont généralement récoltés deux à trois fois par semaine, en début de matinée. Leur stade minimal doit être de 28cm de long et de 4cm de diamètre. Pour les libanais, la récolte doit idéalement être réalisée à tous les jours. Dans leur cas, le stade visé est variable d'un cultivar à l'autre (60 à 180g), mais on vise environ 15cm de long et 3 cm de diamètre. À noter que certains cultivars sont plus amers lorsqu'ils sont récoltés plus gros. Rapidement après la récolte, ils doivent être placés au frais et emballés dans une pellicule plastique, pour les garder fermes le plus longtemps possible (la peau étant plus mince que les concombres de champs). Ils peuvent se conserver une dizaine de jours à une température de 10 à 13 °C et à un taux d’humidité de 90 à 95 %. Les fruits sont sensibles à l'éthylène, donc pour en améliorer la conservation, il est préférable de les séparer des tomates.

Verdurettes en bac

La culture de laitues fines et d’autres plantes destinées aux salades occupe une part grandissante du marché des produits frais. Ces verdurettes peuvent être avantageusement cultivées en serre de façon biologique si elles sont cultivées assez intensivement. Cela permet à certains maraîchers en ASC d’offrir des paniers plus tôt en saison.

La culture en bac apparaît comme la meilleure technique pour ces verdurettes. Le travail se fait à une hauteur confortable, et on évite l’inconvénient d’un sol froid. Les rendements potentiels sont ainsi bien meilleurs. On place au moins 10 cm de terreau à transplant (terreau de repiquage contenant de 25 à 30 % de compost) dans des bacs de bois disposés à hauteur de travail, au fond desquels on aura disposé une pellicule plastique pour éviter le dessèchement trop rapide du terreau. La surface des bacs doit être de niveau. Comme le cycle de culture est très rapide (environ un mois), la fertilité sera suffisante pour un cycle de culture. Pour réaliser un second cycle de culture, on ajoute une nouvelle couche de terreau de 2,5 cm.

Le choix des cultures est vaste : mini-épinards, crucifères asiatiques, laitues de toutes sortes (feuilles de chêne, laitue rouge, etc.). Plusieurs semenciers offrent des mélanges de semences pour mesclun. Pour un meilleur contrôle de la qualité et des conditions de croissance, certains producteurs préfèrent cultiver chaque espèce individuellement et les mélanger ensuite pour la vente.

Les densités de semis peuvent être élevées, pour autant qu’il y ait une bonne aération et un contrôle de l’eau adéquat. L’irrigation se fait à la main.

Aubergines

Les aubergines attirent beaucoup d’insectes et d’acariens nuisibles. Les plants doivent être inspectés régulièrement. Le Centre de recherche et de développement technologique agricole de l’Outaouais (CREDÉTAO) a publié un document qui explique en détail la conduite de l’aubergine biologique en serre (Gobeil, 2003).

Poivrons

La culture du poivron en serre fait l’objet d’un guide disponible au CRAAQ (Turcotte, 2008). Bien qu’il ait été réalisé pour la culture hydroponique conventionnelle, il contient des informations très utiles pour la conduite de culture qui s’appliquent aussi en production biologique. La culture de variétés de couleur qui se vendent à bon prix aide à rentabiliser la production.

Transplants

Il existe un bon marché pour les transplants de tomates, de légumes, de fines herbes, de fleurs, etc. Les consommateurs qui fréquentent les marchés publics sont particulièrement à l’affût de caissettes de transplants en mai et juin. Pour plus de détails, voir le chapitre Production de transplants.

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